Posté le 02/11/2012 à 13:22

Restauration du Crouzet-Valence

Vous vous souvenez du tour à métaux que j'avais rentré l'année dernière? (cf. post Crouzet-Valence VM125)

Ben j'ai commis l'erreur d'en démonter une pièce pour la nettoyer... Puis une seconde... Une troisième... Et bon, j'me suis fait avoir comme un bleu, alors que ce n'était pas du tout une priorité pour moi, j'ai fini par restaurer la bête en entier! icone smiley laugh
Je dois avouer qu'à force de trainer sur le forum usinages.com (j'y ai un topic sur la resto de mon tour ici), et de voir des machines restaurées à la perfection, la tentation était trop grande!

Peinture

J'ai commencé par peindre le bati, pour y voir plus clair. Dégraissage à l'essence F et éponge Scotch-Brite pour enlever le plus gros de la couche de gras qui couvrait l'ensemble (aidé de WD40 pour décoller la graisse figée sur le bac). Puis lessivage au Saint Marc, rincage, un coup d'alcool à 90° pour virer tout film gras résiduel (le chiffon doit rester blanc)...
Et enfin peinture Hammerite vert martelé au pinceau (pas évident à appliquer, mais résultat sympa).
Peinture du banc et de la broche : même technique que pour le bâti, essence F/Saint Marc/alcool à 90°/Hammerite... Pas mal de copeaux sont ressortis de dessous le carter de broche lors du nettoyage : de l'aluminium, de l'acier, du laiton, du bronze, du nylon ; il a servi à faire plein de choses différentes mon p'tit tour!
Sur les photos, on voit le banc debout, en équilibre peu stable : c'est le seul moyen de peindre le dessous et l'intérieur du banc. J'ai bien failli prendre l'ensemble sur la g... d'ailleurs, j'en ai eu mal aux cervicales pendant 3 jours... icone smiley sad

Boite des avances

Je m'attaque ensuite à la boite des avances.
Là encore, je ne voulais lui faire qu'un nettoyage global, sans démontage... Et je me suis un peu emballé. icone smiley wink
J'avoue avoir eu un instant de doute quand tout a été démonté, tous les engrenages sur mon établi... Mais finalement, avec un peu de patience, de méthode et d'organisation, ça se fait bien.
Certains trouveront "too much" le polissage miroir des paliers bronze, mais j'ai pas pû résister. icone smiley laugh

Traînard

Ensuite, c'est le démontage intégral du traînard, jusqu'à la dernière pièce... C'est là qu'il ne faut pas se planter : des dizaines et des dizaines de pièces, des vis de toutes tailles, des goupilles coniques qui ne demandent qu'à être perdues... Il faut être organisé : bacs, pots de confiture et sacs congélation pour rassembler les pièces par sous-ensemble, schémas d'assemblages, photos, tout est bon pour préparer au mieux le remontage et ne rien perdre dans la bataille.

Je vous passe le détail du nettoyage de chaque pièce, la méthode employée est systématiquement la même : dégraissage dans un bac à l'essence F, puis brossage à la brosse rotative montée sur perceuse (brosse en plastique bleue, "polissage doux") pour faire partir l'oxydation. Éventuellement, grattage s'il y a des traces de peinture, et un coup de 600 à l'huile sur les traces d'oxydation récalcitrantes.
Et enfin, remontage avec de la graisse/huile neuve, en réglant les jeux : ça, c'est la partie plaisir. icone smiley wink

Poupée mobile et mandrin

Reste encore la poupée mobile et le mandrin 3 mors à préparer. Pour le mandrin, il faut faire très attention de le remonter comme à l'origine, chaque mors à sa place, les pièces s'étant rodées entre elles.

Tiroir

Mon tour était équipé d'un tiroir à l'origine, bien pratique pour garder les outils protégés et à portée de main... Malheureusement, il était perdu depuis longtemps quand j'ai acheté l'engin. Donc, fabrication d'un tiroir de remplacement, en contre-plaqué de 10mm.
Un truc au passage pour la finition du contre plaqué : avant de le poncer, l’humidifier avec un spray ou une éponge, et le laisser pauser quelques minutes ; ça soulève le grain du bois et permet un ponçage fin, le rendu final est incomparable (sinon, le grain se serait levé avec la peinture, rendu final rugueux minable!).

Electricité

N'ayant pas le triphasé à l'atelier, j'alimente le moteur via un variateur de fréquence (un Altivar 31 de chez Schneider dans mon cas, super produit.).
Le moteur d'origine (1,5 kW/2CV, double vitesse) s'avérera en sale état. Je ne sais pas ce que ses anciens propriétaires lui ont fait subir, mais son axe de sortie était dans un état pitoyable, impossible de lui monter sa poulie sans jeu ni faux-rond, l'ensemble se mettait à vibrer à en faire tomber les murs... J'aurais pu envisager une rectification de l'axe, mais comme en plus le moteur "grognait" en charge, j'ai préféré changer l'ensemble moteur + poulie par du neuf. Pour 160€ l'ensemble (moteur de même puissance que celui d'origine : 1,5kW, 1500 tr/mn, poulie 160mm de diamètre) , je préférais avoir l'esprit serein de ce coté là.
Pour le panneau de commande, j'avais une idée en tête depuis un moment, je voulais une plaque en aluminium bouchonné. Mais je voulais que le bouchonnage soit vraiment régulier, je me suis donc fabriqué un guide.
La meule abrasive que j'utilise vient de chez PolirMalin, un peu chère mais elle fait bien son boulot. Les rosaces font 30mm de diamètre, j'ai décidé de les décaler d'un demi rayon par ligne pour obtenir un effet demi-lune plus joli... C'est un poil plus compliqué, mais le rendu est plus sympa, cf. schémas ci-après. C'est là que le guide devient un outil imparable!
403 trous borgnes percés précisément (j'en voyais plus le bout...) dans un bout de mélaminé qui traînait (pas idéal, mais ça marche). Les trous sur chaque ligne sont écartés d'un rayon de rosace (soit 15mm dans mon cas). D'une ligne à l'autre, je décale d'un demi rayon les trous.

Il reste plus qu'à placer les boutons ; j'utilise du scotch de peintre (deux couches) pour protéger l'aluminium pendant que perce. Comme on peut écrire dessus, ça me permet de repérer les endroits à percer directement dessus :
Pour l'armoire électrique, j'ai demandé un coup de main extérieur. Je n'avais pas forcément toutes les connaissances pour en faire une aux normes, et en plus le matériel acheté pièce par pièce revient vite cher...
Heureusement, un membre du forum usinages.com propose du matériel d'occasion reconditionné (un grand merci à Emmanuel "Turbo Gros Michel S.A" pour son aide et ses conseils!), et m'a préparé une armoire électrique complète : relais pour le variateur, la pompe et la lumière (je n'utilise pas ces deux derniers pour le moment, mais c'est en préparation), transfo BT 27V pour les commandes, transfo 12V pour l'afficheur de vitesse (en préparation aussi!), arret d'urgence avec temporisateur réglable 2.5s. pour le vario (qui n’apprécierait pas d'être coupé en charge, donc on attend que le moteur freine avant de couper l'alim)... Bref, une vraie armoire électrique, tout comme les grands! icone smiley smile

Résultat

Et finalement, le résultat... Un plaisir à utiliser, cette bécane! icone smiley laugh
Pour mémoire, l'état du tour à son arrivée à l'atelier, un petit "avant-après"...

Coût

Achat du tour : 200 €
Courroies : 30 €
Moteur : 140 €
Poulie moteur : 20 €
Variateur : 140 €
Armoire électrique : 170€
Divers (peinture, quincaillerie...) : 100 €
Total : 800€
Le prix de revient final reste très largement en dessous de la valeur de ce petit tour sur le marché...
J'm'en suis pas trop mal sorti sur ce coup! Enfin, c'est sans compter les dizaines d'heures de main d'oeuvre, bien sûr...icone smiley laugh

Mon seul regret : la taille du tour, trop petit pour reprendre un tambour de frein par exemple. Enfin, de toutes façons, un tour plus gros ne serait pas rentré dans mon atelier...

Bon, c'est pas tout ça, j'y retourne, j'ai des copeaux à faire. icone smiley wink
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Posté le 22/03/2012 à 23:04

Elvira : Réfection du Pied Moulé, épisode 2 : les pièces...

épisode 2 : Les pièces

Acte 2, les pièces :

Le gros problème quand on s'attaque à un pied moulé, c'est bien sûr la disponibilité de pièces...
Quoi que la situation se soit un peu améliorée ces dernières années, on trouve maintenant quelques références chez les annonceurs. Par contre c'est de la repro, disponible seulement sous une référence (on peut pas choisir entre Berg/CB/CSP/Scat/etc comme sur un moteur T1 standard), et j'ai parfois des doutes sur la qualité de ce qu'on nous propose.

Tout ça pour dire que ça a été long et pénible, mais j'ai fini par trouver tout ce qu'il me fallait pour remonter le moteur! Faut vraiment être patient avec un pied-moulé... Dans l'atelier comme sur la route! icone smiley laugh

Au programme :

Pas de préparation old-speed : les pièces sont juste hors de prix, pour des performances limitées, et dès qu'on touche à quelque chose, ça entraine en cascade plein d'autres modifs pour avoir un ensemble cohérent, à la fiabilité discutable.
J'avais hésité un temps à investir dans un kit Okrasa repro chez Wolfsburg West, mais tant qu'ils n'auront pas réglé le soucis de fonderie sur les culasses, je resterai d'origine. Un jour peut-être...
Donc, la seule pièce "prépa" sera l'AAC de chez Joe Ruiz, dit "AAC Okrasa", même si Okrasa n'a jamais produit d'arbre à cames pour VW. Il s'agit en fait d'un AAC reprenant les diagrammes de distribution des 356 (rectifiés chez Webcam je crois?), un peu plus pointu, permettant d'exploiter un poil mieux les carburants actuels.
Ensuite, j'optimiserai au mieux le moteur pour être sûr de ne rien perdre des 30cv d'origine :
  • Vilebrequin, volant moteur et mécanisme d'embrayage équilibrés.
  • Bielles et pistons mis au poids.
  • Culasses : chambre de combustion et conduits d'échappement polis, conduit d'admission lissé (overkill peut-être sur un 30cv, mais ça peut pas faire de mal de toutes façons), guides contrôlés, soupapes rodées.

Got parts?

Donc voilà le résultat de plusieurs années de recherche de pièces! icone smiley wink
Enfin, une partie seulement, je vous monterai le reste au fur et à mesure de l'avancement...

A gauche, vilebrequin occasion contrôlé (merci E. Simon), pas du NOS mais nickel, dans les côtes ; au passage avec, un jeu de poussoirs/tiges contrôlés eux aussi. A droite, l'AAC Okrasa Joe Ruiz.
Mon volant moteur ayant ramassé, j'ai dû lui trouver un remplaçant : voilà la bête, un peu oxydé, il mérite une rectification ; par contre, les logements des pions sont nickels. Un nettoyage rapide à la paille de fer et il devient plus ou moins présentable. J'en profite pour reprendre au taraud M8 les taraudages de fixation du mécanisme d'embrayage : impossible d'y mettre une vis, entre la rouille et ce qui semble être un reste de pâte frein filet...
Bielles VW NOS, coussinets bielles NOS, coussinets vilebrequin NOS, axes de pistons NOS. Je mets au défi tout amateur de vintage de ne pas avoir un début d'érection devant ces photos là! icone smiley wink
Ça m'a couté un rein, mais au moins je remonte l’esprit serein. Et puis de toutes façons, j'en ai deux, de reins. icone smiley laugh
Une paire de culasses en très bon état trouvées à Valence 2012 : 60€ la paire, ça valait le coup de rouler 7 heures A/R et d'affronter les -14°C sur la route à 6H du mat' pour y aller! C'est de l'occasion, mais tous les filetages sont bons, pas de goujon cassé, pas de fissure entre sièges de soupapes et puits de bougies, elles seront parfaites une fois préparées. Il n'y a qu'une chambre qui a dû manger une rondelle (ou un mauvais stockage), mais rien d'irrattrapable. Elles commencent à pas courir les rues les 111.101.371A en bon état! J'en avais trouvé une NOS en Allemagne il y a quelques années, mais impossible de lui trouver une petite sœur NOS aussi, du coup je la vends pour financer la suite (me contacter si intéressé!)...

Grand nettoyage :

Pour bosser propre, j'ai commencé par nettoyer le carter de fond en combles.
Bac, pinceau à dégraisser, brosse à dents, Scotch Brite, WD40 pour commencer, puis dégraissant métaux (produit GSB, nouvelle formulation minable par rapport à l'ancienne...), essence F, Kärcher eau chaude (Elephant Bleu power), et enfin un coup de nettoyant freins pour sécher le métal. Toutes les galeries sont rincées au nettoyant frein, puis soufflette, à plusieurs reprises.
Au chapitre des mauvaises nouvelles, le bloc est bien corrodé en dessous. Ça ne remet pas en cause l'étanchéité, ça ira bien comme ça. Le dernier palier d'arbre à cames (pas de coussinets d'AAC sur pied moulé!) coté VM est légèrement piqué. Rien de bien méchant, et l'ancien arbre n'était pas marqué, je laisse comme ça.
Finition extérieure : j'avais pensé microbiller l'ensemble, mais j'ai lu que c'est à éviter, il est très difficile de nettoyer ensuite les microbilles dans les galeries et les recoins du bloc. Et si ça commence à se balader dans le circuit d'huile, les effets peuvent être désastreux, je ne prendrai donc pas le risque.
J'ai tenté par contre un coup de brosse rotative nylon montée sur perceuse (modèle bleu, polissage doux du bois, ça se trouve en GSB), et je suis plutôt content du résultat! Ça se ternira un peu avec le temps, mais bon...
Une dernière news avant de fermer cet article... Mon vilo/volant moteur/mécanisme d'embrayage reviennent tout juste d'équilibrage chez Slide Performance. Petit coup de pub pour eux au passage, travail sérieux, véritable service de conseil au téléphone, contact sympa... Je repasserai par eux à l'avenir! icone smiley wink
Le volant moteur en a profité pour passer en rectification ; comparez avec des photos "avant" juste un peu plus haut, c'est quand même autre chose hein...
Bon! Ça commence sérieusement à sentir le remontage tout ça non?? Restez dans le coin! icone smiley laugh
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Posté le 23/02/2012 à 02:40

Elvira : Réfection du Pied Moulé

Voilà un projet qui traînait depuis longtemps.... Trop longtemps.
Et finalement, je vais pouvoir avancer dessus!

J'explique : le pied moulé d'origine d'"Elvira", ma coccinelle '59, était totalement essoufflé, plus de compressions. Il y a de ça une douzaine d'années (argh, bim la claque, ça fait mal quand on compte), je l'ai remplacé par un moteur pied-moulé qu'on m'a vendu comme "ayant été refait". J'ai précieusement conservé le moteur d'origine, et roulé avec ce nouveau moteur, qui marchait plutôt bien... pendant quelques années.
Puis il a commencé à me causer des soucis, pression d'huile qui ne montait pas, bruit sourd au ralenti (genre "klong klong"), qui disparaissait dès que j'appuyais sur l’accélérateur, bref, je commençais à avoir du mal à lui faire confiance...
J'ai donc décidé de refaire ce moteur, moi-même cette fois-ci pour être certain de ce qu'il a dans le bide.

Acte 1 : Ouverture du bloc.

Tout ça remonte à... 2008!! Quatre ans!!
Quatre ans déjà que j'ai ouvert le moteur, constaté les dégâts, qu'il attend sagement que je m'occupe de lui, et qu'Elvira prend la poussière! Entre temps, un déménagement, pas d'atelier, la galère pour trouver de la pièce pied-moulé, etc... M'ont retardé dans le projet. Mais ça y est, les astres s'alignent enfin, Elvira devrait pouvoir reprendre la route bientôt. Enfin!!

Donc en avant, première étape, février 2008, avec l'aide de Laurent "Dangerous" (merci pour le coup de patte et les conseils!), ouverture et contrôle du petit 1192cc...
Résultat des courses :
Ce bloc avait en effet été "refait"... Mais à la va-vite, et c'est rien de le dire :
  • Pour ce qui est du bruit que j'entendais au ralenti, a priori il s'agissait du volant moteur : les pions utilisés n'était pas de la bonne taille, et ça commençait à bouger, du coup les logements sont ovalisés coté volant : à la benne.
  • Une métrologie rapide du vilebrequin montre qu'il a un faux rond hors cote... Léger, mais hors cote : à la benne.
  • Les culasses ont la totale : fissurées entre les sièges de soupapes et les puits de bougies, des ailettes cassées, et plus d'hélicoils que de filets en bon état : avec ses potes à la benne.
  • Le piston régulateur de pression d'huile n'est pas nickel, il semble gripper un peu dans son logement. Pas forcément bon pour la poubelle, mais à reprendre.
  • Les pions de coussinets vilebrequin n'ont pas la bonne taille, ne les bloquant pas parfaitement... A vrai dire, on dirait qu'ils ont été fabriqués à la scie à métaux, et même pas ébavurés...

Par contre, dans les bonnes nouvelles : le bloc est pas trop mal, ovalisation des paliers vilo dans les cotes ; un peu de corrosion dessous et autour de la plaque de vidange, mais rien d'alarmant. Les cylindres/pistons sont en super bon état, comme neufs. Clairement, ils avaient été changés - c'est probablement ça et le rafistolage des culasses que le vendeur appelait "réfection moteur"...

Enfin, ça veut déjà dire trouver un vilo, un volant moteur, des coussinets, un jeu de culasses ; et trouver ça pour pied moulé, il faut être patient... icone smiley sad
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Posté le 26/01/2012 à 23:56

Happy New Year 2012

Ouaiiiiis, je sais, je suis pas exactement en avance, mais bon, on est encore en Janvier, ça se fait. Et pis c'est mon blog, chuis chez moi, j'fais c'que j'veux, nan?? D'autant qu'ça doit être la dernière d'après les Mayas, alors autant en profiter hein... icone smiley wink

Bref, Bonne Année 2012 à tous, en la commençant avec Audrey Hepburn elle peut qu'être belle de toutes façons, non? Restez dans l'coin, ça devrait pas mal bouger sur ShamWerks cette année si tout se passe comme prévu!
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Posté le 29/11/2011 à 00:56

Atelier : Cabine de sablage

Une cabine de sablage/microbillage... Voilà un outil que je voulais depuis longtemps! icone smiley wink
Les modèles du marchés étant trop chers à mon gout, et de plus jamais aux bonnes dimensions (soit trop petit, soit trop grand), je me suis fabriqué une cabine sur mesure, aux dimensions idéales pour mon usage.

Les plans


Comme d'habitude, je commence par des plans sous SketchUp (si vous êtes un habitué de ShamWerks, ça ne devrait pas être une surprise!)...

Pour un fonctionnement correct, il faut que le bac de récupération en forme d'entonnoir en bas ait une pente suffisante pour que le sable glisse au fond. Ça m'oblige à avoir un design assez "haut sur patte", ce qui rajoute de la hauteur à l'ensemble, qui est déjà bien haut étant posé sur mon établi (à 95cm du sol)... Du coup, si je veux que la cabine soit sur mon établi, et qu'en même temps l'inclinaison de l'entonnoir soit suffisante, je n'ai pas le choix, il faudra que je sois moi-même debout sur un support (une jante?) pour pouvoir avoir une position de travail acceptable.

Coté taille, j'ai dimensionné la cabine pour pouvoir y loger confortablement une jante en 15" maximum. J'ai bien une idée pour ajouter un module d'extension souple pour d'éventuelles grandes pièces plus tard, mais ça attendra... icone smiley wink
Mon plan SketchUp est à télécharger ici.

Construction

La cabine est fabriquée en aggloméré mélaminé blanc de 15mm d'épaisseur. C'est un choix économique avant tout, je déteste travailler ce matériau : en tout et pour tout 37€ de planches. Et le blanc apporte une luminosité supplémentaire qui est la bienvenue à l'utilisation. Les planches sont collées/visées sur une structure en tasseaux de 27x27mm.

La seule difficulté, c'est l'"entonnoir" en bas, dans lequel le media est recueilli : pour que l'assemblage soit précis, il faut réaliser des découpes d'angles précises à la scie circulaire... Pour me faciliter la tâche, j'ai imprimé les angles sous SketchUp (en virant l'effet perspective pour avoir une projection parallèle) en format A4 (voir photo) : il n'y a plus qu'à poser la circulaire dessus, et à l'oeil aligner la lame sur l'angle imprimé. J'étais moi-même surpris de la précision de la méthode, mon assemblage n'était pas parfait, mais pas loin! Par contre, l'un des angles était trop grand pour ma circulaire : j'ai du coller temporairement une lamelle de bois sous la semelle de la scie pour atteindre les 55.7° (la scie n'allant pas au delà de 45°). Un peu limite comme méthode, mais ça l'a fait.
Pour l'éclairage, 2 spots hublots (premier prix, 4.95€ chez Casto) avec ampoules 60W.
Le pistolet de sablage vient d'eBay, un modèle à 18.90€ utilisant des buses céramiques standards ; les gants aussi viennent d'eBay, 19.95€. J'aurais pu les fabriquer avec une chambre à air et des gants collés, mais je trouvais le tarif correct.
La vitre est en plexiglas de récupération qui trainait dans le garage : il faut impérativement lui ajouter une feuille de protection transparente remplaçable à l'intérieur, car la vitre s'opacifie rapidement avec les projections.

Au bout du bac de récupération, un bouchon à visser en PVC (collé à l'epoxy) permet de changer le média.
Sur le coté droit de la cabine , un coude PVC en 32mm de diamètre sert à raccorder l'aspirateur. Une paire de crochets vissés dans le flanc de la cabine et un élastique servent à maintenant le tube de l'aspirateur en place ; un élastique supplémentaire, enroulé au bout du tube, assure l'étanchéité au niveau du coude PVC. A l'opposé, coté gauche, sur la porte, un autre bouchon à visser en PVC est installé pour l'admission d'air. Cela crée un courant d'air en diagonale, de gauche à droite, qui garde l'intérieur de la cabine clair, sinon on n'y voit rapidement plus rien du tout. icone smiley wink

Étanchéité

C'est bien beau de faire une grosse boite, mais encore faut-il qu'elle soit étanche. Pour ça, tous les assemblages jointoyés au mastic silicone (le blanc des salles de bain!) pour l'étanchéité. Tips du jour : un morceau de lame de scie à métaux est parfait pour lisser les joints. icone smiley wink
La porte sur 2 charnières de volet (pentures anglaises LeroyMerlin 1.95€). L'étanchéité est assurée par un double joint caoutchouc autocollant pour fenêtres ; les charnières sont posées en tenant compte de la sur-épaisseur de ce joint...

La fermeture de la porte se fait par 3 tiges filetées avec poignées à visser (poignées en bakélite "récupérées" il y a bientôt 20 ans... sur les fenêtres de mon Lycée. Je savais bien qu'elles me serviraient un jour.). J'y suis peut-être allé un peu fort là, 2 auraient sûrement suffit, mais bon. On serre, ça écrase le joint tout autour de la porte, c'est parfait. Je voulais mettre au départ des "loquets" en métal, mais pas assez solide, pas de réglage possible... J'ai préféré ma solution "maison". icone smiley wink

Rangement

Bon, elle est bien belle cette cabine, mais mon garage est petit et c'est vite encombrant...
Sauf que j'avais prévu le coup depuis le début, et calculé les dimensions en fonction : elle est prévue pour se ranger au dessus de l'établi!
Enfin, avec une paire de poulies quand même, le bestiau accuse les 20 kilos en ordre de marche!

Premiers tests

Je n'ai pas réussi à mettre la main sur un morceau de caillebotis métalique pour me faire une grille à l’intérieur de la cabine, donc dans un premier temps les essais se feront avec une simple planche de contre-plaqué comme support pour mes pièces. Ca marche aussi!
Premiers tests effectués en utilisant de la microbille de verre (200-300 microns, source Matthys) à 4.5 bars, sur de l'aluminium (pipe d'admission/échappement de l'Albatross). J'ai fait ça un peu à la va vite, en 10 minutes, sans dégraisser la pièce avant, du coup le média s'encrasse et certaines zones ne reviennent pas bien (substance grasse/caoutchouteuse qui s'étale au lieu de s'en aller)...
Mais pour un premier essai, je suis content du résultat! L'alu ressort mat/satiné, comme neuf!

Conclusions

L'étanchéité de la cabine est parfaite, à part quelques rares microbilles qui passent dans les gants (au niveau du "repli" que j'ai fait pour les fixer sur leurs anneaux), rien ne sort. Woohoo! Il faut par contre penser à filer un coup de soufflette/pinceau en bas de la porte avant d'ouvrir parce que le sable s'accumule à cet endroit durant l'utilisation ; il faudra que je pense à ajouter un petit "plan incliné" à cet endroit.
C'est même presque trop étanche, avec la dépression causée par l'aspirateur, les gants se gonflent malgré l'entrée d'air sur la porte. Et si je bouche cette entrée d'air, les gants deviennent tellement gonflés qu'ils sont rigides! Je vais surement ajouter une seconde entrée d'air pour limiter cet effet.
Par contre, comme je m'y attendais, mon petit compresseur 100L/3cv est un peu limite : il tourne beaucoup, il faudra prévoir de faire des pauses pour le soulager... Ou trouver un plus gros compresseur.
La soufflette à l'intérieur : mauvaise idée, le système de connexion rapide de l'air comprimé se grippe avec les microbilles. Donc soit on installe un Y pour avoir la soufflette connectée en permanence, soit on se contente de tirer un peu le tube d'alimentation en sable à l'air libre, pour transformer le pistolet de sablage en grosse soufflette... C'est cette seconde solution que j'ai finalement choisie! icone smiley laugh

Quelques liens dont je me suis inspiré pour faire ma cabine, des bons conseils, des idées, des plans... A lire si vous voulez vous aussi vous lancer dans ce type de réalisation :

A suivre

Bientôt, des essais de dérouillage en remplaçant les microbilles par du corindon (va y avoir du sport!). Je posterai les résultats ici même dans cet article... Et peut-être la création d'un séparateur de poussières cyclonique (façon "Dyson") comme vu ici, ici, ou encore ici.
À suivre...

Edit 30-08-2012 : support pour la cabine :

J'ai réussi à louer le garage juste à coté du mien, du coup j'ai un peu de place, d'où réorganisation : il sera beaucoup plus pratique d'avoir la cabine de sablage à demeure dans le deuxième garage, où je pourrai l'utiliser facilement, sans avoir à la descendre de son rangement (c'était top d'un point de vue optimisation de l'espace, mais pas super pratique quand on a une bricole à microbiller vite fait).
En plus, ça éloignera la cabine du tour à métaux, ce dernier n'aurait pas apprécié la fine poussière abrasive qui s'échappe toujours un petit peu... icone smiley wink

Donc après un peu de réflexion et une séance de Sketchup, décision prise, je fais un support pour ma cabine! Bois de récup' uniquement, j'utilise ce qui traîne dans le garage. Il faut que ce soit solide parce que mine de rien, elle fait son poids la bête...

Les pieds seront en bastaings 62x75mm (restes de la construction de l'établi), le reste en agglo mélaminé de 19mm (récup' de vieilles étagères). Les pieds seront évidés aux angles pour que la cabine vienne s'insérer dessus (cf. plan).

Et... Tadaaaaaaa! icone smiley laugh


C'est tombé juste du premier coup en plus... Pas mécontent. icone smiley wink


Du coup, la cabine est tout juste à la bonne hauteur, plus besoin de monter sur une jante! icone smiley laugh
Et la tablette en dessous me permet de poser un seau pour récupérer le sable/les microbilles...

Prochaine étape, le séparateur cyclonique? icone smiley wink

Edit 10-09-2012 : Test sablage au corindon :

J'ai remplacé les microbilles par du corindon pour faire un test de dérouillage. La pièce utilisée pour le test est un support moteur de l'Albatross, rouillée en profondeur, restes de peinture, une belle m.... icone smiley wink
Le sablage complet de la pièce m'a pris environ 10 minutes (pression 5 bars), le résultat vous l'avez sous les yeux, ça marche nickel! Je vous ai fait une petite vidéo pour voir la vitesse à laquelle on progresse pendant le sablage...

Seul bémol,mon compresseur 100L/3CV est un peu limite (c'est pas une surprise), il a tendance à tourner non-stop : risque de surchauffe. Si je devais faire des séances de sablage plus longues, il faudra prévoir des pauses.
Je me suis aussi aperçu que le corindon glissait beaucoup moins bien que les microbilles vers le fond du bac ; sur la vidéo, à plusieurs reprises je dois pousser le sable à la main vers le fond pour que le tuyau d'alimentation du pistolet soit toujours couvert. C'est pas un problème à l'usage, ça donne même à mon compresseur quelques instants pour respirer. icone smiley wink

Après le sablage, il faut protéger le métal direct, sans quoi les piqûres de rouille réapparaissent en quelques jours (voire quelques heures selon l'humidité!). Dans mon cas, ça a été barbouille directe à l'Hammerite noir satiné (pas forcément un choix délibéré pour cette application, plutôt parce que j'avais un pot qui traînait à l'atelier!).

Il me reste à installer un séparateur cyclonique en sortie, et un siphon en entrée (il y a un peu de poussière qui se fait la malle par l'entrée d'air sur la porte), et ce sera parfait! icone smiley laugh
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