Voilà un projet qui traînait depuis longtemps.... Trop longtemps.
Et finalement, je vais pouvoir avancer dessus!
J'explique : le pied moulé d'origine d'"Elvira", ma coccinelle '59, était totalement essoufflé, plus de compressions. Il y a de ça une douzaine d'années (argh, bim la claque, ça fait mal quand on compte), je l'ai remplacé par un moteur pied-moulé qu'on m'a vendu comme "ayant été refait". J'ai précieusement conservé le moteur d'origine, et roulé avec ce nouveau moteur, qui marchait plutôt bien... pendant quelques années.
Puis il a commencé à me causer des soucis, pression d'huile qui ne montait pas, bruit sourd au ralenti (genre "klong klong"), qui disparaissait dès que j'appuyais sur l’accélérateur, bref, je commençais à avoir du mal à lui faire confiance...
J'ai donc décidé de refaire ce moteur, moi-même cette fois-ci pour être certain de ce qu'il a dans le bide.
Acte 1 : Ouverture du bloc.
Tout ça remonte à... 2008!! Quatre ans!!
Quatre ans déjà que j'ai ouvert le moteur, constaté les dégâts, qu'il attend sagement que je m'occupe de lui, et qu'Elvira prend la poussière! Entre temps, un déménagement, pas d'atelier, la galère pour trouver de la pièce pied-moulé, etc... M'ont retardé dans le projet. Mais ça y est, les astres s'alignent enfin, Elvira devrait pouvoir reprendre la route bientôt. Enfin!!
Donc en avant, première étape, février 2008, avec l'aide de Laurent "Dangerous" (merci pour le coup de patte et les conseils!), ouverture et contrôle du petit 1192cc...
Résultat des courses :
Ce bloc avait en effet été "refait"... Mais à la va-vite, et c'est rien de le dire :
Pour ce qui est du bruit que j'entendais au ralenti, a priori il s'agissait du volant moteur : les pions utilisés n'était pas de la bonne taille, et ça commençait à bouger, du coup les logements sont ovalisés coté volant : à la benne.
Une métrologie rapide du vilebrequin montre qu'il a un faux rond hors cote... Léger, mais hors cote : à la benne.
Les culasses ont la totale : fissurées entre les sièges de soupapes et les puits de bougies, des ailettes cassées, et plus d'hélicoils que de filets en bon état : avec ses potes à la benne.
Le piston régulateur de pression d'huile n'est pas nickel, il semble gripper un peu dans son logement. Pas forcément bon pour la poubelle, mais à reprendre.
Les pions de coussinets vilebrequin n'ont pas la bonne taille, ne les bloquant pas parfaitement... A vrai dire, on dirait qu'ils ont été fabriqués à la scie à métaux, et même pas ébavurés...
Par contre, dans les bonnes nouvelles : le bloc est pas trop mal, ovalisation des paliers vilo dans les cotes ; un peu de corrosion dessous et autour de la plaque de vidange, mais rien d'alarmant. Les cylindres/pistons sont en super bon état, comme neufs. Clairement, ils avaient été changés - c'est probablement ça et le rafistolage des culasses que le vendeur appelait "réfection moteur"...
Enfin, ça veut déjà dire trouver un vilo, un volant moteur, des coussinets, un jeu de culasses ; et trouver ça pour pied moulé, il faut être patient...
Ouaiiiiis, je sais, je suis pas exactement en avance, mais bon, on est encore en Janvier, ça se fait. Et pis c'est mon blog, chuis chez moi, j'fais c'que j'veux, nan??
D'autant qu'ça doit être la dernière d'après les Mayas, alors autant en profiter hein...
Bref, Bonne Année 2012 à tous, en la commençant avec Audrey Hepburn elle peut qu'être belle de toutes façons, non? Restez dans l'coin, ça devrait pas mal bouger sur ShamWerks cette année si tout se passe comme prévu!
Une cabine de sablage/microbillage... Voilà un outil que je voulais depuis longtemps!
Les modèles du marchés étant trop chers à mon gout, et de plus jamais aux bonnes dimensions (soit trop petit, soit trop grand), je me suis fabriqué une cabine sur mesure, aux dimensions idéales pour mon usage.
Les plans
Comme d'habitude, je commence par des plans sous SketchUp (si vous êtes un habitué de ShamWerks, ça ne devrait pas être une surprise!)...
Pour un fonctionnement correct, il faut que le bac de récupération en forme d'entonnoir en bas ait une pente suffisante pour que le sable glisse au fond. Ça m'oblige à avoir un design assez "haut sur patte", ce qui rajoute de la hauteur à l'ensemble, qui est déjà bien haut étant posé sur mon établi (à 95cm du sol)... Du coup, si je veux que la cabine soit sur mon établi, et qu'en même temps l'inclinaison de l'entonnoir soit suffisante, je n'ai pas le choix, il faudra que je sois moi-même debout sur un support (une jante?) pour pouvoir avoir une position de travail acceptable.
Coté taille, j'ai dimensionné la cabine pour pouvoir y loger confortablement une jante en 15" maximum. J'ai bien une idée pour ajouter un module d'extension souple pour d'éventuelles grandes pièces plus tard, mais ça attendra...
Mon plan SketchUp est à télécharger ici.
Construction
La cabine est fabriquée en aggloméré mélaminé blanc de 15mm d'épaisseur. C'est un choix économique avant tout, je déteste travailler ce matériau : en tout et pour tout 37€ de planches. Et le blanc apporte une luminosité supplémentaire qui est la bienvenue à l'utilisation. Les planches sont collées/visées sur une structure en tasseaux de 27x27mm.
La seule difficulté, c'est l'"entonnoir" en bas, dans lequel le media est recueilli : pour que l'assemblage soit précis, il faut réaliser des découpes d'angles précises à la scie circulaire... Pour me faciliter la tâche, j'ai imprimé les angles sous SketchUp (en virant l'effet perspective pour avoir une projection parallèle) en format A4 (voir photo) : il n'y a plus qu'à poser la circulaire dessus, et à l'oeil aligner la lame sur l'angle imprimé. J'étais moi-même surpris de la précision de la méthode, mon assemblage n'était pas parfait, mais pas loin! Par contre, l'un des angles était trop grand pour ma circulaire : j'ai du coller temporairement une lamelle de bois sous la semelle de la scie pour atteindre les 55.7° (la scie n'allant pas au delà de 45°). Un peu limite comme méthode, mais ça l'a fait.
Pour l'éclairage, 2 spots hublots (premier prix, 4.95€ chez Casto) avec ampoules 60W.
Le pistolet de sablage vient d'eBay, un modèle à 18.90€ utilisant des buses céramiques standards ; les gants aussi viennent d'eBay, 19.95€. J'aurais pu les fabriquer avec une chambre à air et des gants collés, mais je trouvais le tarif correct.
La vitre est en plexiglas de récupération qui trainait dans le garage : il faut impérativement lui ajouter une feuille de protection transparente remplaçable à l'intérieur, car la vitre s'opacifie rapidement avec les projections.
Au bout du bac de récupération, un bouchon à visser en PVC (collé à l'epoxy) permet de changer le média.
Sur le coté droit de la cabine , un coude PVC en 32mm de diamètre sert à raccorder l'aspirateur. Une paire de crochets vissés dans le flanc de la cabine et un élastique servent à maintenant le tube de l'aspirateur en place ; un élastique supplémentaire, enroulé au bout du tube, assure l'étanchéité au niveau du coude PVC. A l'opposé, coté gauche, sur la porte, un autre bouchon à visser en PVC est installé pour l'admission d'air. Cela crée un courant d'air en diagonale, de gauche à droite, qui garde l'intérieur de la cabine clair, sinon on n'y voit rapidement plus rien du tout.
Étanchéité
C'est bien beau de faire une grosse boite, mais encore faut-il qu'elle soit étanche. Pour ça, tous les assemblages jointoyés au mastic silicone (le blanc des salles de bain!) pour l'étanchéité. Tips du jour : un morceau de lame de scie à métaux est parfait pour lisser les joints.
La porte sur 2 charnières de volet (pentures anglaises LeroyMerlin 1.95€). L'étanchéité est assurée par un double joint caoutchouc autocollant pour fenêtres ; les charnières sont posées en tenant compte de la sur-épaisseur de ce joint...
La fermeture de la porte se fait par 3 tiges filetées avec poignées à visser (poignées en bakélite "récupérées" il y a bientôt 20 ans... sur les fenêtres de mon Lycée. Je savais bien qu'elles me serviraient un jour.). J'y suis peut-être allé un peu fort là, 2 auraient sûrement suffit, mais bon. On serre, ça écrase le joint tout autour de la porte, c'est parfait. Je voulais mettre au départ des "loquets" en métal, mais pas assez solide, pas de réglage possible... J'ai préféré ma solution "maison".
Rangement
Bon, elle est bien belle cette cabine, mais mon garage est petit et c'est vite encombrant...
Sauf que j'avais prévu le coup depuis le début, et calculé les dimensions en fonction : elle est prévue pour se ranger au dessus de l'établi!
Enfin, avec une paire de poulies quand même, le bestiau accuse les 20 kilos en ordre de marche!
Premiers tests
Je n'ai pas réussi à mettre la main sur un morceau de caillebotis métalique pour me faire une grille à l’intérieur de la cabine, donc dans un premier temps les essais se feront avec une simple planche de contre-plaqué comme support pour mes pièces. Ca marche aussi!
Premiers tests effectués en utilisant de la microbille de verre (200-300 microns, source Matthys) à 4.5 bars, sur de l'aluminium (pipe d'admission/échappement de l'Albatross). J'ai fait ça un peu à la va vite, en 10 minutes, sans dégraisser la pièce avant, du coup le média s'encrasse et certaines zones ne reviennent pas bien (substance grasse/caoutchouteuse qui s'étale au lieu de s'en aller)...
Mais pour un premier essai, je suis content du résultat! L'alu ressort mat/satiné, comme neuf!
Conclusions
L'étanchéité de la cabine est parfaite, à part quelques rares microbilles qui passent dans les gants (au niveau du "repli" que j'ai fait pour les fixer sur leurs anneaux), rien ne sort. Woohoo! Il faut par contre penser à filer un coup de soufflette/pinceau en bas de la porte avant d'ouvrir parce que le sable s'accumule à cet endroit durant l'utilisation ; il faudra que je pense à ajouter un petit "plan incliné" à cet endroit.
C'est même presque trop étanche, avec la dépression causée par l'aspirateur, les gants se gonflent malgré l'entrée d'air sur la porte. Et si je bouche cette entrée d'air, les gants deviennent tellement gonflés qu'ils sont rigides! Je vais surement ajouter une seconde entrée d'air pour limiter cet effet.
Par contre, comme je m'y attendais, mon petit compresseur 100L/3cv est un peu limite : il tourne beaucoup, il faudra prévoir de faire des pauses pour le soulager... Ou trouver un plus gros compresseur.
La soufflette à l'intérieur : mauvaise idée, le système de connexion rapide de l'air comprimé se grippe avec les microbilles. Donc soit on installe un Y pour avoir la soufflette connectée en permanence, soit on se contente de tirer un peu le tube d'alimentation en sable à l'air libre, pour transformer le pistolet de sablage en grosse soufflette... C'est cette seconde solution que j'ai finalement choisie!
Quelques liens dont je me suis inspiré pour faire ma cabine, des bons conseils, des idées, des plans... A lire si vous voulez vous aussi vous lancer dans ce type de réalisation :
Bientôt, des essais de dérouillage en remplaçant les microbilles par du corindon (va y avoir du sport!). Je posterai les résultats ici même dans cet article... Et peut-être la création d'un séparateur de poussières cyclonique (façon "Dyson") comme vu ici, ici, ou encore ici.
À suivre...
Edit 30-08-2012 : support pour la cabine :
J'ai réussi à louer le garage juste à coté du mien, du coup j'ai un peu de place, d'où réorganisation : il sera beaucoup plus pratique d'avoir la cabine de sablage à demeure dans le deuxième garage, où je pourrai l'utiliser facilement, sans avoir à la descendre de son rangement (c'était top d'un point de vue optimisation de l'espace, mais pas super pratique quand on a une bricole à microbiller vite fait).
En plus, ça éloignera la cabine du tour à métaux, ce dernier n'aurait pas apprécié la fine poussière abrasive qui s'échappe toujours un petit peu...
Donc après un peu de réflexion et une séance de Sketchup, décision prise, je fais un support pour ma cabine! Bois de récup' uniquement, j'utilise ce qui traîne dans le garage. Il faut que ce soit solide parce que mine de rien, elle fait son poids la bête...
Les pieds seront en bastaings 62x75mm (restes de la construction de l'établi), le reste en agglo mélaminé de 19mm (récup' de vieilles étagères). Les pieds seront évidés aux angles pour que la cabine vienne s'insérer dessus (cf. plan).
Et... Tadaaaaaaa!
C'est tombé juste du premier coup en plus... Pas mécontent.
Du coup, la cabine est tout juste à la bonne hauteur, plus besoin de monter sur une jante!
Et la tablette en dessous me permet de poser un seau pour récupérer le sable/les microbilles...
Prochaine étape, le séparateur cyclonique?
Edit 10-09-2012 : Test sablage au corindon :
J'ai remplacé les microbilles par du corindon pour faire un test de dérouillage. La pièce utilisée pour le test est un support moteur de l'Albatross, rouillée en profondeur, restes de peinture, une belle m....
Le sablage complet de la pièce m'a pris environ 10 minutes (pression 5 bars), le résultat vous l'avez sous les yeux, ça marche nickel!
Je vous ai fait une petite vidéo pour voir la vitesse à laquelle on progresse pendant le sablage...
Seul bémol,mon compresseur 100L/3CV est un peu limite (c'est pas une surprise), il a tendance à tourner non-stop : risque de surchauffe. Si je devais faire des séances de sablage plus longues, il faudra prévoir des pauses.
Je me suis aussi aperçu que le corindon glissait beaucoup moins bien que les microbilles vers le fond du bac ; sur la vidéo, à plusieurs reprises je dois pousser le sable à la main vers le fond pour que le tuyau d'alimentation du pistolet soit toujours couvert. C'est pas un problème à l'usage, ça donne même à mon compresseur quelques instants pour respirer.
Après le sablage, il faut protéger le métal direct, sans quoi les piqûres de rouille réapparaissent en quelques jours (voire quelques heures selon l'humidité!). Dans mon cas, ça a été barbouille directe à l'Hammerite noir satiné (pas forcément un choix délibéré pour cette application, plutôt parce que j'avais un pot qui traînait à l'atelier!).
Il me reste à installer un séparateur cyclonique en sortie, et un siphon en entrée (il y a un peu de poussière qui se fait la malle par l'entrée d'air sur la porte), et ce sera parfait!
C'est avec un peu de retard que je vous sort cette pin-up... Mais pas des moindres, puisqu'il s'agit de l'irremplaçable Marylin!
Pas forcément ma favorite d'ailleurs, mais une icône incontournable des années '60.
Et il se trouve justement que le site The Huffington Post vient de publier une série inédites de photos de la belle blonde : des photos plus personnelles, moins strass et glamour, avec des béquilles et une cheville cassée : loin de la robe blanche qui vole au dessus de la bouche d'aération d'un métro, quoi... Moi, je préfère.
Merci à tous pour vos visites / messages / critiques / soutiens financiers (on peut toujours rêver non??), à bientôt sur ShamWerks!
Au passage, un peu de pub au site Sophiality.com, monté par un ami (merci pour le coup de main mon pote!).
Dernière grosse étape dans la rénovation du garage, la réalisation d'un établi qui tienne la route.
Le cahier des charges était simple : solide pour pouvoir taper dessus et poser des moteurs complets sans que ça bronche, plus haut que la normale parce que je suis grand et que je me casse le dos sur les établis standards, ajusté au mieux pour optimiser la place (ça reste un box en sous-sol, la place est comptée!) et évidemment... pas trop cher.
Bref, sur mesure obligatoire, d'autant que le sol n'est pas bien plan, donc tous les pieds ont une longueur différente pour s'adapter aux variations...
J'ai commencé par les deux supports aux extrémités (en bastaing 62x75mm), pour avoir une référence ; les 2 sont alignés de niveau très précisément en utilisant l'arme ultime pour ce genre de situation : un niveau à eau, redoutable .
Une fois les deux extrémités fixées aux murs de niveau, je pouvais poser une règle de maçon dessus (en fait, deux règles assemblées avec des serre-joints) pour mesurer les longueurs de chacun des pieds intermédiaires. Regardez les photos, c'est plus parlant.
Les pieds sont assemblés chevillés-collés. Le collage se fait en fixant le tout contre une planche de mélaminé le temps du séchage : le serrage est assuré par une sangle à cliquet, les serre-joints servent à garder l'ensemble d'équerre et dans le même plan.
Les tiroirs sont simplement des caissons de rangement trouvés chez Castorama (ce modèle). Une fois débarrassés des 2 languettes de bois qui servent à les empiler, ils glissent nickel sur la planche placée en dessous (aggloméré mélaminé 19mm).
Par dessus, un plan de travail de cuisine en 58mm d'épaisseur (le maximum que j'ai pû trouver), et hop!
J'aurais préféré un vrai plan de travail massif fait à partir de madriers assemblés, mais je n'ai ni la place, ni le temps, pour entreprendre ce genre de réalisation. Ce sera pour le jour où j'aurai un vrai atelier!
J'ai modifié l'éclairage par rapport au plan d'origine : les halogènes fixés au mur du fond éblouissaient plus qu'autre chose... Et risquaient de gêner le rangement d'objets encombrants au dessus (et comme j'ai un projet en tête...).
Les 4 casiers en métal sous l'établi sont de la récup' (on trouve de tout dans les poubelles hein!), et coup de bol ils rentrent tout juste sous les tiroirs. Juste en dessous de l'étau, on devine l'embase du support moteur VW, fixée sur le coté du pied de l'établi.
Bon, bonne chose de faite, je commençais à en avoir assez là.
Je sais, il ressemble à un laboratoire mon garage maintenant, on est bien loin de ce que c'était au départ (cliquez pour voir "l'établi" avant : ), mais j'aime bien travailler au propre moi... Chacun ses TOC hein?? J'vais pouvoir commencer à bosser sérieusement maintenant...