Les baleiniers japonais, qui chaque année partent chasser les cétacés dans l'océan Antarctique, ont fini par abandonner face au harcèlement de l'organisation écologiste Sea Shepherd! Pour cette saison au moins, les baleines sont tranquilles dans le sanctuaire de l'océan austral, l'opération "No Compromise" est un succès!
Dans cette zone, définie en 1994 par la commission baleinière internationale, toute pêche commerciale à la baleine est interdite ; les japonais enfreignent chaque année cette interdiction, en prétendant pêcher "à des fins de recherches" (sic)...
Bien entendu, aucune recherche n'est menée, jamais aucun papier scientifique n'a été publié par l'ICR (Institute of Cetacean Research, l'organisme japonais qui sert de couverture à ces activités) : ils ont un quota (auto attribué!) de près de 1000 cétacés à pêcher, dont la viande se retrouve sur les marchés nippons, vendue à prix d'or... Toutes les espèces chassées sont inscrites au CITES, la liste des espèces menacées.
Ainsi, depuis 7 ans, chaque année, les Sea Shepherd harcèlent les baleiniers, n'hésitant pas à aller au contact, à coup de bouteilles d'acide butyrique, de fumigènes, de câbles lancés dans les hélices, etc... Ils ont d'ailleurs perdu l'un de leurs navires dans la bataille l'année passée, l'Ady Gil, éperonné par un des bateaux japonnais (vidéos ici et là).
"Agressive mais non violente", la méthode est peut-être discutable, mais les résultats sont là : les japonais ont officiellement annoncé ce vendredi l'abandon de la pêche cette année, avec un mois d'avance sur le calendrier!
Le ministre japonais des affaires étrangères a convoqué les ambassadeurs de l'Australie, de la Nouvelle Zélande et des Pays Bas (les ports d'attache et pavillons des navires de Sea Shepherd), pour leur demander de prendre des dispositions pour arrêter les activités des "bergers de la mer", qu'il qualifie de "terroristes" ; croisons les doigts pour qu'ils résistent à la pression diplomatique, Sea Shepherd a déjà été obligé de changer le pavillon de ses navires à plusieurs reprises dans le passé, "lâché" par le pays les hébergeant...
Les chiffres officiels n'ont pas encore été annoncés, mais on estime que les baleiniers ne rentrent au Japon qu'avec moins de 20% de leur quota dans leurs cales, ce qui fait de cette campagne la plus efficace menée par Sea Shepherd.
La pression internationale, la prise de conscience et la désaffection de la viande de baleine par les japonais (dont la consommation est dangereuse pour sa concentration en métaux lourds), sont autant d'éléments qui pourraient à court terme sonner la fin définitive de ce massacre!
Voila, pour moi, c'est une nouvelle qui me donne le sourire, et un peu d'espoir que mes futurs gamins auront l'occasion de voir des baleines ailleurs que dans des musées sous forme de squelettes. Je soutiens Sea Shepherd depuis des années, et j'avoue, parfois, je doutais de la faisabilité de la chose... C'est une étape historique qui vient d'être franchie, bravo à eux!
Sea Shepherd
L'organisation a été fondée en 1977 par Paul Watson, l'un des fondateurs de Greenpeace, mis à l'écart pour ses vues trop "extrémistes" : il estimait qu'il fallait agir sur le terrain, faire appliquer la loi, et pas se contenter de prendre des photos pour témoigner.
Sea Shepherd revendique ainsi une dizaine de navires baleiniers coulés depuis 1977!
Leur combat ne se limite pas aux baleines, ils travaillent aussi à défendre les requins contre la pêche aux ailerons (shark fining), le thon rouge en Méditerrannée, les globicéphales massacrés aux îles Féroé, les dauphins en baie de Taiji, les phoques, les tortues...
"Whale Wars", une série-documentaire, diffusée sur la chaine Animal Planet (chaine du groupe Discovery), est tirée de leur combat en antarctique. Je vous recommande chaudement d'y jeter un œil!