Voila, les papiers sont en règle, la moto est officiellement a moi!
Je l'ai rapatriée dans un premier temps sur ma terrasse... Ma terrasse qui a déjà assisté à la restauration du moteur du Lambretta, alors elle n'est plus à ca près!
Bon, la prochaine fois, je penserais a vidanger la boite avant de démonter le carter gauche : ça m'évitera de finir avec un demi litre d'huile sur le carrelage...
Première étape, la réfection du carburateur.
C'est un Gurtner 17mm, finalement en très bon état. Un nettoyage en profondeur de chaque pièce aura suffit à lui redonner bonne mine...
C'est un carburateur assez rudimentaire, puisqu'il n'y a aucun réglage dessus!! Le starter est une languette métallique que l'on rabat sur l'entrée d'air, le seul réglage est la tension du cable, qui arrive directement sur le boisseau.
Un bouton poussoir sur le coté permet de forcer l'arrivée d'essence en appuyant sur le flotteur.
17mm pour un 125cc... Je ne m'attends pas a des reprises fulgurantes!!
La clef de contact vient dans le boitier qui se trouve sur le carter, à l'aplomb de la selle. Elle a 6 positions différentes :
Moteur arrêté, de jour
Moteur arrêté, de nuit (veilleuses allumées grâce à la batterie pour être reperé)
Moteur en route, de jour
Moteur en route de nuit (veilleuses seulement)
Moteur en route de nuit (phares)
Démarrage batterie à plat ou sans batterie.
Ils sont forts ces allemands, non?? Ils avaient prévu à l'époque une position pour alimenter directement la bobine depuis la magnéto et ne pas rester en rade au bord de la route...
Moi je suis impressionné... Tant de petits perfectionnements sur un engin de 1954...
Le boitier électrique à cœur ouvert : de marque "I.K.A", il contient encore le diagramme électrique dans son couvercle... Diagramme encore et toujours en Allemand, grrr!!!
On voit la clef insérée a droite du boitier... Celui ici contient le contacteur à clef (en haut à droite), la bobine haute tension (en haut à gauche), et un relais (en bas a gauche), dont le rôle semble être de redresser la tension alternative délivrée par l'alternateur.
Sur le dessus à gauche, on a la sortie HT (vers la bougie) et a droite un témoin de charge. Il doit s'éteindre dès que le moteur fonctionne.
Ensuite, nettoyage en profondeur du robinet d'essence... Difficile de le rendre étanche celui la...
Et puis un petit "truc" esthétique... Comme les câbles sont apparents sur le cadre, j'ai fait le circuit électrique en noir uniquement... Mais pour s'y retrouver quand les fils arrivent au boitier...à l'aide !!!
Alors j'ai juste peint (peinture à maquettes) le dernier centimètre de chaque fil d'une couleur différente, en repérant tout sur un schéma que je garde précieusement! L'esthétique n'en souffre pas puisque les touches de peintures sont masquées par le couvercle du boitier électrique...
Le démontage continue!
A gauche le cadre est encore sur ses roues, mais le moteur est déposé sur la table au second plan...
A droite, le cadre entièrement décrassé, le moteur ayant réintégré sa place originelle, mais les roues ont disparu...
La dernière ligne droite!!
Les pneus seront finalement plus difficiles à trouver que je ne le croyais, ce qui m'a fait prendre du retard...
En effets, les montes en 19 pouces, ça ne court plus les rues!!
Finalement, ce sera des Dunlop 'made in Japan' en 3.00 X 19" (ref. D404F) qui seront montés, avec pour principal inconvénient d'être légèrement plus haut que les gommes d'origine. Cela m'obligera à fabriquer deux pattes en aluminium pour rehausser le garde-boue avant de 25mm, sinon cela ne passait pas...
A l'origine, il y avait un petit boitier pour la batterie... Malheureusement, je n'ai pas ce boitier, donc j'en ai fabrique un en contre-plaqué. Ben oui, je sais, du bois, ça se fait pas, mais bon,
j'avais hate de pouvoir rouler, et finalement, le résultat n'est pas vilain, avec 2 couches de laque noire (voir 3e photo)...
J'ai acheté cet engin en Mars 2001 à mon voisin (!).
Il s'agit d'une IFA, dénomination Est-Allemande de DKW : la création du rideau de fer avait coupé l'usine en deux et il y avait eu un procès après pour déterminer qui de l'Est ou de l'Ouest aurait le droit d'utiliser le nom DKW. DKW, qui, avec Horch, Audi et Wanderer, formait le groupe Auto-Union (d'où le logo Audi actuel avec les 4 anneaux!).
A l'Est, la marque devint donc "IFA". Non sans difficultés, l'usine reprend la production, les Russes quittant le pays avec la chaine de production sous le bras! Ils la remonteront à Moscou, pour produire une copie de la RT125 sous la marque "Moskva".
Ma moto est donc Est-Allemande, ce qui en fait le modèle le plus rare de toute la production des RT125!
Ce modèle a été la moto la plus produite et copiée dans le monde, car son brevet est tombé aux mains des alliés au titre de réparations de guerre.
On en trouve donc des copies fabriquées par les Russes, les Français, et même les Américains chez Harley-Davidson!
On voit sur son réservoir et son garde-boue arrière le monogramme "DKW"; visiblement, il a été rajouté à la main, au pinceau.
Probablement par l'importateur francais ; en 1954, juste après la guerre, les véhicules provenant d'Allemagne de l'Est ne sont pas forcement bien vus, il valait alors mieux qu'apparaisse DKW plutôt que IFA pour d'évidentes raisons marketing! Il apparait en plus qu'elle a été vendu neuve en 54 à Nice (près de chez moi!), et donc son immatriculation est celle d'origine!
Pour tout savoir sur DKW, le site suivant est très complet, proposant même de télécharger les documentations techniques d'époque en format PDF : DKW-Geyer.com.
Et surtout, merci à Kalevi Sundqvist, spécialiste Finlandais de cette marque, pour son aide et sa gentillesse!
État des lieux :
Voici donc l'engin, tel que je l'ai découvert dans le sous-sol de ma résidence...
Première inspection rapide : il ne semble manquer que la batterie et la chaine de transmission.
Les pneus sont en assez mauvais état, mais bon, ce sont des pièces d'usure...
Les chromes ont été refaits (même certaines pièces qui n'étaient pas chromées à l'origine!), la peinture est celle d'origine, en très bon état, seuls les filets blancs soulignant la courbure du réservoir (rechampissage/pinstriping) et des garde-boue ont été altérés par le temps...
Le circuit électrique, lui, mériterait une petite révision. Les isolants tressés des années 50 ne vieillissent pas bien...
Bref, 30 minutes plus tard l'affaire était conclue pour 2500 F (environ 380 Euros)!
J'ai vraiment craqué sur sa bouille, sa selle mono-place d'égoïste, son look de vieille Harley...
Et puis des petits détails, comme le gros bouchon de réservoir chromé, le filtre à essence sous le même bouchon, le petit robinet d'essence avec sa cuve en verre, la clef étrange pour mettre le contact, la petite aiguille chromée qui se déplace sur un cadran pour indiquer le rapport de boite engagé, le pot d’échappement "Fish Tail" (look bien HD ça aussi!), la plaque d'immatriculation sur le garde-boue avant, etc, etc...
Je ne compte pas lui faire une restauration complète comme pour le Lambretta, juste une remise en route : 2 pneus pour la sécurité, une batterie, la chaine, le "circuit" électrique (si il y a 10 fils c'est le grand maximum!), déculassage pour voir l’état du cylindre, vidange, et zou, en route!
Je me sépare finalement du Lambretta, vendu sur eBay à un passionné parisien : Yves G., membre de l'excellent club Les Tontons Scooteurs.
Le "gros canari" roule beaucoup avec son nouveau propriétaire, il a même déja fait Paris-Deauville aller-retour!
C'est la dernière photo de la bête que j'ai faite, juste avant de le faire monter dans le camion qui se trouve à l'arrière plan, et qui devait le transporter vers Paris... Un petit pincement au coeur quand même ; il m'en a fait voir des belles (saloperie de condensateur d'allumage...), mais après des centaines d'heures passées dessus... On s'attache, forcement.
Bonne route l'ami Lamy, bonne route Yves, je passerai régulièrement sur le site des Tontons Scooteurs pour voir comment se comporte "Mimosa"!
Pour ceux qui se demandent "Combien ça coûte"... La réponse!
Produit
Quantité
Prix
Base à restaurer
1
90 €
(600 F)
Dégraissant métaux (Castorama)
4 litres
21 €
(140 F)
Pinceaux à dégraisser
2
2.25 €
(15 F)
Brosses métaliques douces
2
9 €
(60 F)
Pate a polir + disque en feutre
-
15 €
(100 F)
Catalogue de pièces détachées 1956
1
15 €
(100 F)
2 Ailes arrières + tôles refroidissement + 2 selles italiennes
-
183 €
(1200 F)
Sablage
-
119 €
(780 F)
Joint Spi transmission
1
5.80 €
(38 F)
Jeu de câbles
1
18 €
(120 F)
Compteur + cable compteur
1
68 €
(450 F)
Réservoir
1
38 €
(250 F)
Robinet essence
1
15 €
(100 F)
Tringle robinet d'essence
1
12 €
(80 F)
Prolongateur réservoir
1
4,50 €
(30 F)
Bouchon réservoir
1
7,50 €
(50 F)
Poignées caoutchouc
1 paire
15 €
(100 F)
Dessus de selle
1 paire
90 €
(600 F)
Butée caoutchouc moteur
1
4,50 €
(30 F)
Butée caoutchouc cadre
1
3 €
(20 F)
Cable selection vitesses
1
45 €
(300 F)
Butées caoutchouc en bout de fourche
1 paire
4 €
(30 F)
Joints d'ailes
1 paire
7,50 €
(50 F)
Joint de boite a gants
1
4,50 €
(30 F)
Joint de frontal
1
4 €
(25 F)
Pochette joints moteur
1 kit
18 €
(120 F)
Ronds de flancs chromés
1 jeu (4)
30 €
(200 F)
Tirette starter
1
9 €
(60 F)
Vis platinées (rupteur) ABG
1
23 €
(150 F)
Condensateur ABG
1
6 €
(40 F)
Peinture par mon carrossier
-
600 €
(4000 F)
Total :
1 487 €
(9868 F)
Attention, evidemment, le total ne tient pas compte des centaines d'heures passées sur cette restauration, la quincaillerie (vis, boulons...), ni les recherches, coups de fils, déplacements pour trouver les pièces manquantes... Ni des pièces détachées que j'ai achetées "en prévision" pour avoir de la pièce d'avance, les accessoires, ou encore la documentation d'époque... Bref, le total réel s'établirait plutôt autour de 2100 €! (14.000F)
Adresses utiles :
Pour toutes les pièces et les manuels d'entretien : Lambretta Club de France, M. Mazzela Di Bosco, 6 allée de la Roseraie, 06150 Cannes la Bocca. (site internet : http://www.lambretta-france.com)
Quelques accessoires interressants (flancs blancs rapportés par ex.) chez ACMA Scooter, 731 Avenue Janvier Pasero C.C " Les Jardins Fleuris ", 06210 Mandelieu la Napoule
(site internet : http://www.acma-scooter.com)
Et voila, après plusieurs mois de travail, le résultat final!
Tout n'est pas parfait, il y a encore quelques bricoles à terminer... Enfin, il y en a toujours!
Mais je suis quand même content du résultat!
Remontage du moteur dans le cadre!
Si vous avez cette opération à réaliser, je vous donne l'ordre à suivre :
Monter la béquille et son ressort pour travailler à l'aise.
Placer le moteur dans le cadre, mettre son axe en place.
Remonter le bras de suspension avec sa barre de torsion et surtout la rotule qui le lie au moteur deja en place (on ne peut plus la monter après...). 34 rouleaux prennent place dans chacun des 2 roulements à aiguilles.
Raccorder la rotule au moteur (encore 34 rouleaux a placer, collez les en place avec une bonne couche de graisse).
Et respectez bien cet ordre ou cela tourne au cauchemar!
L'ensemble commence à ressembler à quelque chose...
Le guidon est monté, avec tous ses câbles (sélection vitesses, embrayage, frein avant, accélérateur...).
Plus tard, j'ai remplacé tous les câbles par des modèles téflonnés pour VTT (vendus en magasins de sport). Ils glissent beaucoup mieux que les "répliques" italiennes.
Le frein arrière est monté lui aussi, ainsi que la boite a gants et le compteur de vitesse.
Petite galère au remontage, les ailes ne 'tombent' pas bien sur le cadre. J'avais oublie de demander a mon carrossier de les ajuster... Grrrrr... Tant pis, avec un peu de patience j'y suis parvenu.
A gauche, les poignées Frein avant / embrayage. A l'origine elles sont recouvertes d'un fourreau en caoutchouc particulièrement laid, j'ai préféré les polir...
Au milieu, les chromes à leur retour du bain de chrome! Travail superbe, aux Établissements MORIANO, zone Industrielle de St Laurent du Var. Publicité gratuite, le résultat est vraiment magnifique!
Pour exemple le phare... Comparez avec cette image... Sans commentaires!
Et hop, une plaque d'immatriculation au même format qu'a l'origine!
Je l'ai découpée dans une plaque d'aluminium récupérée d'un vieux serveur... Comme quoi, l'informatique peut aider a la restauration des vieux véhicules!
Pour peindre les caractères, j'ai utilisé un film adhésif de masquage, à l'origine prévu pour la peinture à l'aérographe.
Dernière photo, le résultat une fois monté, avec plusieurs passages de polish pour lisser le tout.
Le contacteur de feux de freins : seuls les modèles GL en étaient équipés. Les pattes de fixation du contacteur étant cassées, j'ai fabriqué un support en aluminium, collé à la résine.
On voit le résultat final sur la photo de droite. Quand on appuie sur la pédale, le contacteur se détend, et ferme le circuit, qui allume le feu de frein à l'arrière.
J'ai ramené le moteur chez moi : état d'avancement du démontage, sur ma terrasse...
Note : j'ai trouve de la fibre de verre dans le pot d'échappement. Le président du Lambretta Club de France m'a dit que cela était une preuve que le scooter n'avait que peu roulé; en effet, la fibre était de mauvaise qualité à l'époque, et était rapidement brulée...
J'attaque le grand nettoyage du moteur... La couche de graisse était tellement épaisse qu'elle masquait le goujon que je devais enlever pour séparer la transmission du bloc moteur!
Plus d'un litre de dégraissant et beaucoup d'huile de coude y passeront pour redonner un aspect propre au bloc.
Les jeux sur les pignons de la boite de vitesse me semblent bon, et je n'ai pas trouve de limaille au fond du carter...
Le carburateur : toutes les pièces ont été démontées, jusqu'au plus petit ressort, nettoyées à l'alcool, et brossées avec une petite brosse métallique douce de modélisme. Le résultat est à la hauteur, même s'il m'a fallu plus 8 heures juste pour le carburateur!
Cylindre / Culasse : en piteux état a la sortie du moteur, voila ce que j'en ai fait avec beaucoup de patience, d'huile de coude, et un zeste de pâte a polir (doucement avec ça, pas attaquer le cylindre non plus!). Je suis content de mon coup, le résultat est nickel!
Fusée arrière : deux roulements à changer (ils "grattaient"). Attention au démontage au petit joint que l'on voit en bas sur la photo : il ne faut pas le perdre, on ne le trouve plus que très difficilement aujourd'hui. Bien sur, on peut toujours le fabriquer mais bon...
Les tôles en aluminium de refroidissement moteur : ces pièces, assez fines et fragiles, sont de plus en plus difficiles a trouver dans cet état!
De plus, mon modèle (1956) requiert un type de tôle particulier pour laisser passer sa pipe d'admission en aluminium rapportée.
Ouf, c'est le bon modèle de tôle, un coup de chance!
Le "capteur" du compteur de vitesse. Une pièce d'horlogerie de marque Jaeger. Superbe.
Et voila le résultat, une fois le moteur remonté!
Un vrai plaisir, puisque j'ai les joints neufs et que j'avais repérées toutes les pièces avec une étiquette...
Seule galère : lors du remontage du piston, un clip de blocage d'axe de piston a décidé de s'exiler au fond du carter, sous le vilebrequin... Pas facile de l'en faire sortir! Conseil : couchez le moteur sur le coté pour monter ces clips, pour ne pas prendre de risques...
Si d'aventures cette galère vous arrivait, il vous faudra comme moi deux cordes à piano 1mm. pour aller attraper le clip au fond...
Une certaine dose de patience est la bienvenue aussi!
Le démontage commence... Faire toujours gaffe de repérer les pièces au démontage, pour éviter les surprises par la suite... Prévoyez un petit cahier pour tout noter au fur et à mesure!
ATTENTION au démontage de la fourche: il y a un roulement en bas (23 grosses billes) et un petit en haut (31 petites billes). Mais ces billes sont libres, donc gaffe en ouvrant le tout de pas les envoyer balader!
Intéressant, le train avant est suspendu mais pas amorti (cliquez ici pour voir le schéma).
D'ailleurs, si l'arrière est ammorti, c'est car il s'agit d'un modèle Grand Luxe; sinon, que dalle, on rebondi...
En fait, la suspension arrière est a barre de torsion. Un bras vient sur cette barre, et une rotule relie le bras au moteur. C'est un des deux axes de cette rotule que j'ai retiré...
ET LA ! Surprise! Alors que l'axe saute, plein de petits rouleaux foutent le camp! Regardez la photo (si si, derrière la graisse, la crasse, les aiguilles de pin...) : eh oui, un roulement a aiguilles sans cage! Même gag que pour les deux roulements de la fourche.
J'ai réussi a retrouver tous les rouleaux, pas de souci... Mais si vous devez entreprendre cette opération, gaffe!
En avant, direction le sableur : le tablier avant, la boite a gants, les 3 jantes, le support de roue de secours, frontal avant, les deux prolongateurs de marche pieds, l'amortisseur arrière, la béquille, le boitier de protection du redresseur de courant, la fourche, le garde boue avant, et évidemment, le cadre, partent se refaire une beauté.
En fait, le sableur utilise de la grenaille de tungstène, la rouille ne résiste pas longtemps à ce traitement...
Au retour du sablage, toutes les pièces vont chez le carrossier. Il est important de ne pas trop attendre entre le sablage et la mise en peinture (ou au moins en apprêt), car la tôle, mise a nue, est piquée par la rouille en 2 à 3 jours (selon taux d'humidité).
On voit sur les photos les deux ailes que j'ai achetées. Elles sont beige-orangées car phosphatées (traitement prévenant la formation de la rouille).
Samedi 20 Mai 2000, enfin, récupération de la carrosserie peinte! Jaune référencé chez Glasurit (j'ai la référence 2L 18CTS 1x030 sur le pot, mais je ne suis pas sur que cela corresponde à la teinte...). Superbe...
Détails de la fourche/suspension avant :
A gauche le boitier de suspension, vidé du ressort, de l'axe et du bras de suspension. La graisse a 44 ans, et la grenaille de tungstène du sablage était reste prisonnière dedans... Je me suis donc fabriqué un outil (une corde a piano avec une rondelle soudée au bout) pour pouvoir vider le tube de cette graisse viciée... Un jeu d'enfant avec mon outil! Je dépose un brevet?...
Au centre, les plaques en alu qui viennent fermer le boitier. A l'époque elle était souvent le support d'accessoires fantaisistes : logos, blasons, etc... Moi je vais les faire chromer...
A droite, les deux bras de suspension. En fonte d'aluminium apparemment, ils sont passés au polissage!
Voici comment j'en suis arrivé à acheter l'épave que vous allez découvrir :
tout commence le Mercredi 2 Février 2000, quand un ami, Laurent (ma référence mécanique officielle! Merci Die Capricieuse...), me téléphone. Nous parlons de choses et d'autres (enfin, principalement de VW!), et il me dit qu'il a un ami sur Antibes (c'est ou j'habite!) qui vend un Lambretta 125 LD à restaurer, si je connaissais quelqu'un d'intéressé...
Et je le suis moi-même, car je suis toujours en admiration devant ces vieux scooters quand j'en croise un : des courbes harmonieuses, qui ne sont pas sans rappeler la carrosserie d'une certaine voiture qui a mes faveurs. Pas un design agressif comme les 50cc en plastique d'aujourd'hui...
En plus, celui-ci est une version Grand Luxe, fabriquée à très peu d'exemplaires vers 1956 (en France, mais 8.694 furent fabriqués entre Février et Décembre 1954 en Italie), et destiné a une clientèle féminine : c'est pourquoi il était équipé d'un démarreur électrique et d'une batterie...
Bref! Le Samedi 5 Février, je rencontre le propriétaire de l'engin (Olivier, merci de ta gentillesse!), et l'affaire est vite réglée, pour 600FF (environ 90€). Voila les premières photos de l'engin... Contrairement à ce qu'on peut penser en les regardant, il n'est pas en si mauvais état que ça!
Voila le monstre, ramené a mon garage!
Premier constat : manquent à l'appel :
les deux panneaux de carrosserie à l'arrière.
les tôles de refroidissement du cylindre.
le compteur de vitesse et l'horloge du tableau de bord.
le robinet d'essence et sa tige de commande
La deuxième selle (et la garniture de la première!!)
Le démarreur électrique, remplacé par un kick.
De toutes façons, ce démarreur n'était pas une réussite, la batterie se déchargeait tout le temps, et il obligeait à supprimer le kick... Donc seul moyen pour démarrer : la poussette!
A noter : la présence d'un ampère-mètre sur le tableau de bord (tout petit, au milieu!). Une rareté puisque cet engin fait partie des exemplaires équipés d'un démarreur électrique.
A noter aussi, dans la boite a gant : un petit miroir biseauté... Ben oui, c'était un scooter de fille!!
Le réservoir est absent des photos mais lui, je l'ai!
En dehors de ça, et contrairement a ce qu'on pourrait penser en voyant les photos, il est en assez bon état, la tôle étant hyper épaisse, et ne comportant qu'un peu de rouille superficielle... Et pas mal d'aiguilles de pin d'époque! (le filtre à air en était plein!)
Passons à la mécanique : une bonne surprise finalement!
Le moteur est bloqué. J'avais peur de trouver tout le bas-moteur rouillé jusqu'à l'os... Et bien non! Après avoir déculassé, je me suis aperçu que le piston était simplement grippé dans le cylindre.
La chambre de combustion est nickel, pas un point d'oxydation ou de rouille! Le bas moteur n'est pas grippé pour un sou... En fait, toute la mécanique est dans une gangue de graisse, dégueulasse à nettoyer, mais qui a protégé les éléments de l'attaque du temps et de l'humidité!
J'ai commencé à nettoyer le carbu, il est comme neuf sous la crasse...
Et de plus, renseignements pris, toutes les pièces sont encore disponibles en reproduction, à des tarifs très corrects. Fin du fin, le Lambretta Club de France a une antenne dans le sud-est, et le responsable des pièces habite à 5 minutes de chez moi!
Et voila ma dernière folie! Pour dire encore deux mots de ce modèle, c'est un 125cc. deux temps, carburateur Dellorto, avec boite de vitesse à 3 rapports. Frein arrière au pied droit (il y avait avant une petite pedale à gauche pour actionner le démarreur), changement de vitesse en tournant la poignée de gauche. Embrayage à gauche, frein avant à droite, tout comme un 2-roues actuel.
La mécanique Lambretta est réputée increvable (pourtant c'est Italien... hum, no comment), on va voir ça! Tout de suite, la suite...