Manuel Albatross Sports Runabout et Continental 1965
Trouver des informations techniques sur les Albatross n'est pas évident...
Et comme j'ai en main la photocopie du manuel Albatross Sports Runabout & Continental 1965...
Et bien hop, un coup de scanner, et j'en fais profiter la communauté!
Bonne lecture!
Vous pouvez télécharger l'ensemble du manuel au format zip ici : [télécharger le manuel] (31 pages en 1024x630, 11Mo).
Un énorme merci à Richard qui m'a fourni la photocopie de ce précieux document...
Et pas des moindres, 2 Albies tractés par un Combi Split pickup simple cabine, aux couleurs de la société - Albatross Marine Ltd. - qui plus est! Y'a pas collector là??
Voici une perle de vidéo que j'ai trouvée sur l'excellent site British Pathé... Un petit sujet de moins de 3 minutes sur l'arrivée du ski nautique en Angleterre, en Juillet 1955!
Au delà des pinup en maillot de bain vintage, c'est le bateau utilisé dans la vidéo qui m'intéresse : un Albatross Sport, comme le mien!
Extrait du commentaire : "The comparatively modern sport of water skiing [...] started in the luxury ressorts of the French Riviera, taken out on the wide open water spaces of Australia and America, this exhilirating sport has reach Britain.". Traduction : "Le ski nautique, sport relativement récent, a fait ses débuts sur la Cote d'Azur, pour se développer ensuite dans les grands espaces aquatiques d'Australie et d'Amérique, et ce sport exaltant arrive désormais en Grande Bretagne!".
Le ski nautique a en effet débuté vers 1920, à Juan-les-Pins. C'est à dire, à peu de chose près, en bas de ma rue!
Extrait du commentaire : "The boats used are specialy made for the sport and cost 500£ each. They are powered by only 10 horses power motor engines, yet they are the fastest crafts of their type of float.". Traduction : "Les bateaux utilisés sont spécialement conçus pour ce sport, et coutent 500 livres pièce. Ils sont propulsés par un moteur de seulement 10 chevaux, mais sont néanmoins les embarcations les plus rapides pour ce type de coque.".
Enfin, pour la touche glamour so fifties : notez la skieuse blonde au début du film : son look ne vous rappelle personne?
Ce n'est surement pas un hasard, Marylin Monroe était alors au sommet, le film "Sept ans de réflexion" (avec la scène de la robe blanche au dessus de la bouche d'aération du métro) sortait au cinéma en Juin '55, c'est à dire tout juste un mois avant le tournage de cette vidéo!
Histoire de faire bouger un peu le site, j'ai décidé de mettre en ligne quelques photos au fur et a mesure de l'avancement des travaux, façon "journal de bord". Pas vraiment un article, je vous livre ça un peu pèle-mêle, quitte à ré-agencer le tout à la fin...
J'en étais resté au rapatriement du bateau fin 2006 (!).
Sans rentrer dans les détails oh combien scabreux de l'affaire, la personne qui m'hébergeait Pacha (le nom de mon Albatross!) s'est trouvée ne pas être un ami aussi fiable que je le pensais, et je n'ai pu rendre visite à mon bateau pendant près de 3 ans. Bref. (note pour plus tard : toujours garder un oeil sur ses amis...)
Trois années plus tard, je fini par trouver une remorque, un terrain pour l'accueillir, quelques paires de bras, et après une ou deux conversations tendues, je récupère l'engin.
Mais dans quel état! Quand j'arrive sur place, je prends une claque... J'avais laissé le bateau sous une bâche, bien à l'abri ; je le retrouve à la merci des éléments, le moteur baignant dans 30cm d'eau de pluie! Sans parler de la mécanique, j'espère que le poids de toute cette eau n'a pas endommagé la coque...
Le Pacha est donc déménagé en un lieu plus accueillant, ou je peux lui prodiguer les premiers soin (merci mon pote pour l'hébergement, même temporaire).
L'avenir reste incertain, je vais encore devoir le déménager d'ici fin Mai, et à ce jour je n'ai nulle part ou entreposer la bête... Il n'est pas impossible que je doive me séparer de la bête.
Voila l'état du Pacha quand je l'ai récupéré : la peinture s'écaille, brûlée par le soleil ; elle se décolle même par plaques à certains endroits à l'intérieur - probablement une mauvaise préparation du support, l'aluminium n'est pas évident à peindre. Un séjour prolongé dans l'eau n'aide pas, bien sûr...
Le moteur a séjourné dans 30cm l'eau, mais celle-ci n'est pas rentrée à l'intérieur. Le moteur n'est pas bloqué, son huile est clean. L'extérieur a morflé, mais le bloc est sans doute sauvable. Fred, à qui j'avais acheté ce bateau, a un bloc complet de coté, je suis donc pas trop inquiet sur la remise en route ; c'est du boulot, mais c'est faisable.
Coté coque, j'attaque donc le grattage de la peinture... Tous les moyens sont bons, mais c'est un travail de longue haleine, il va falloir que je me trouve de la main d'œuvre...
Sur le plan mécanique : démontage et état des lieux. Beaucoup de nettoyage déjà effectué, tout était couvert de restes de peinture écaillée... Et plus, le compartiment moteur était visiblement colonisé par plusieurs générations d'escargots!
Voila, ça avance... Pas aussi vite que je le voudrais, mais ça avance. La suite bientôt... J'espère!
Grosse mise à jour sur l'Albatross... Ca avance, enfin!
Pour commencer, début juin, il a été rapatrié dans mon atelier (fraichement rénové) : j'ai du coup installé un attelage sur Krapo Bleu, ma Golf, qui aura vraiment transbahuté tout et n'importe quoi.
Bref, le Pacha est enfin à un endroit où je peux bosser dessus, avec de la lumière, de la place... Bonheur!
Je me suis attaqué au moteur; pas trop de mauvaises surprises jusque là : les cylindres ont l'air clean, les soupapes ne sont pas grippées.
Par contre, le tube emmanché dans le bloc fonte sur lequel se raccorde le circuit de refroidissement est tombé en morceaux dans mes mains, bouffé par la rouille. Idem pour la grille en laiton qui renvoie une partie du flux de liquide vers les soupapes, l'oxydation en est venu à bout. Bon, c'est pas grave, ces deux pièces se trouvent en repro chez Small Ford Spares...
Mais les morceaux de métal dans le circuit, ça n'a pas fait rire la pompe à flotte qui en a perdu des dents. Il va falloir s'occuper d'elle - mais là encore, c'est dispo : impeller seul, kit de resto, ou même échange standard, tout est possible. Il faudra aussi trouver un p'tit frère au volant moteur, qui n'a que moyennement apprécié son séjour prolongé dans l'eau.
J'ai aussi récupéré le second moteur chez Fred (merci pour ta patience!!), avec les deux il devrait y avoir de quoi en faire un complet.
Sortir le moteur en soit a été plus simple que prévu. Il est pas bien lourd le petit bloc 100E... En s'y mettant à deux (merci David), il est venu sans faire d'histoires.
La partie la plus compliquée aura été de désaccoupler le moteur de l'arbre d'hélice. Un assemblage conique, de la corrosion, des concrétions sur l'arbre, et un gros écrou en laiton à double pas inversé (auquel il faut faire attention car fragile!), et on a la recette parfaite pour s'emmerder un bon moment.
Finalement, en suivant les conseils de BN (du forum OldSpeedBoats), quelques serre-joints, un bon marteau et de la patience ont suffit à libérer le moteur de l'arbre.
Le prochain défi de la série, c'est sortir le gouvernail, dont le boulon est non seulement fin rouillé, mais en plus dans un coin inaccessible... Et il doit sortir impérativement, sinon l'arbre le sort pas non plus.
Je compte faire sabler la coque, mais pour éviter que le sableur ne doive utiliser une trop forte pression (ce qui déformerait les toles et transformerait ma coque en champs de tir), je veux lui amener le bateau déjà décapé au niveau des zones comportant plusieurs couches de peinture + mastic, c'est à dire les œuvres vives de la coque, principalement. J'avance doucement, au décapeur thermique.
Pour sabler, il faut aussi que la coque soit complètement nue. Tout doit partir! Donc je démonte, je démonte... Et c'est pas une partie de plaisir! Bon, déjà, bateau anglais, donc visserie en pouces (Whitworth). Mais surtout, la corrosion galvanique entre la centaine de petites vis inox qui fixent les accessoires, et la coque en aluminium!
Chaque vis est comme soudée, et c'est un challenge de la sortir; toutes les méthodes y passent : WD40, tournevis à frapper, décapeur thermique, marteau, disqueuse pneumatique... Mais celle qui fonctionne le mieux, finalement, est d'attraper la vis par l'intérieur à la pince-étau (quand l'écrou a bien voulu venir d'abord, et que c'est accessible). Avec un mouvement de va-et-vient lent, on fini par débloquer la vis. Mais au total il faut bien 10 minutes par vis! Et rien que le liston faisant le tour de la coque en compte plus de 60...
Et il ne faut pas être claustrophobique : pour accéder aux vis à l'avant, il faut se contorsionner sous le tableau de bord (mes 1m84 n'aident pas), puis glisser la tête la première et jusqu'aux hanches dans un trou de 35cm de large aux pieds du cockpit (mes épaules ne passent pas en largeur, je dois les passer l'une après l'autre)... Tout ça avec des tôles d'aluminium bien coupantes tout autour, un renouvellement de l'air proche de zéro et aucune place pour les bras (si je fais tomber une clé, je dois ressortir pour mettre la main dessus!) .
Je ne suis pas claustro, mais je dois avouer qu'à un moment, à une heure du mat', tout seul dans mon garage, bloqué au fin fond de ma coque, je faisais pas le fier.
J'ai fait une jolie découverte au passage : une série de chiffres, inscrits au crayon à papier au dessous des rivets de la cloison du compartiment avant. Je suppose qu'il s'agit de ordre de rivetage, inscrit là par un ouvrier d'Albatross Marine en 1957 ; et vue la séance de spéléo que c'est pour arriver là, je serais pas surpris d'être le premier à les voir depuis la fabrication du bateau. Touchant non?
Voilà où j'en suis! Je passe souvent mes soirées dessus ("Je fais mon Jethro", j'vous laisse comprendre la référence), du coup ça avance bien. J'espère avoir fini de le déshabiller pour la fin du mois, pour pouvoir passer au sablage... A suivre très vite!