Posté le 21/09/2005 à 10:50

Base d'origine : état des lieux

Base d'origine : état des lieux
Voici comment j'en suis arrivé à acheter l'épave que vous allez découvrir :
tout commence le Mercredi 2 Février 2000, quand un ami, Laurent (ma référence mécanique officielle! Merci Die Capricieuse...), me téléphone. Nous parlons de choses et d'autres (enfin, principalement de VW!), et il me dit qu'il a un ami sur Antibes (c'est ou j'habite!) qui vend un Lambretta 125 LD à restaurer, si je connaissais quelqu'un d'intéressé...

Et je le suis moi-même, car je suis toujours en admiration devant ces vieux scooters quand j'en croise un : des courbes harmonieuses, qui ne sont pas sans rappeler la carrosserie d'une certaine voiture qui a mes faveurs. Pas un design agressif comme les 50cc en plastique d'aujourd'hui...

En plus, celui-ci est une version Grand Luxe, fabriquée à très peu d'exemplaires vers 1956 (en France, mais 8.694 furent fabriqués entre Février et Décembre 1954 en Italie), et destiné a une clientèle féminine : c'est pourquoi il était équipé d'un démarreur électrique et d'une batterie...

Bref! Le Samedi 5 Février, je rencontre le propriétaire de l'engin (Olivier, merci de ta gentillesse!), et l'affaire est vite réglée, pour 600FF (environ 90€). Voila les premières photos de l'engin... Contrairement à ce qu'on peut penser en les regardant, il n'est pas en si mauvais état que ça!
Voila le monstre, ramené a mon garage!

Premier constat : manquent à l'appel :
  • les deux panneaux de carrosserie à l'arrière.
  • les tôles de refroidissement du cylindre.
  • le compteur de vitesse et l'horloge du tableau de bord.
  • le robinet d'essence et sa tige de commande
  • La deuxième selle (et la garniture de la première!!)
  • Le démarreur électrique, remplacé par un kick.

De toutes façons, ce démarreur n'était pas une réussite, la batterie se déchargeait tout le temps, et il obligeait à supprimer le kick... Donc seul moyen pour démarrer : la poussette! icone smiley laugh

A noter : la présence d'un ampère-mètre sur le tableau de bord (tout petit, au milieu!). Une rareté puisque cet engin fait partie des exemplaires équipés d'un démarreur électrique.
A noter aussi, dans la boite a gant : un petit miroir biseauté... Ben oui, c'était un scooter de fille!! icone smiley wink

Le réservoir est absent des photos mais lui, je l'ai!
En dehors de ça, et contrairement a ce qu'on pourrait penser en voyant les photos, il est en assez bon état, la tôle étant hyper épaisse, et ne comportant qu'un peu de rouille superficielle... Et pas mal d'aiguilles de pin d'époque! (le filtre à air en était plein!)
Passons à la mécanique : une bonne surprise finalement!

Le moteur est bloqué. J'avais peur de trouver tout le bas-moteur rouillé jusqu'à l'os... Et bien non! Après avoir déculassé, je me suis aperçu que le piston était simplement grippé dans le cylindre.

La chambre de combustion est nickel, pas un point d'oxydation ou de rouille! Le bas moteur n'est pas grippé pour un sou... En fait, toute la mécanique est dans une gangue de graisse, dégueulasse à nettoyer, mais qui a protégé les éléments de l'attaque du temps et de l'humidité!
J'ai commencé à nettoyer le carbu, il est comme neuf sous la crasse...
Et de plus, renseignements pris, toutes les pièces sont encore disponibles en reproduction, à des tarifs très corrects. Fin du fin, le Lambretta Club de France a une antenne dans le sud-est, et le responsable des pièces habite à 5 minutes de chez moi!
Et voila ma dernière folie! Pour dire encore deux mots de ce modèle, c'est un 125cc. deux temps, carburateur Dellorto, avec boite de vitesse à 3 rapports. Frein arrière au pied droit (il y avait avant une petite pedale à gauche pour actionner le démarreur), changement de vitesse en tournant la poignée de gauche. Embrayage à gauche, frein avant à droite, tout comme un 2-roues actuel.

La mécanique Lambretta est réputée increvable (pourtant c'est Italien... hum, no comment), on va voir ça! Tout de suite, la suite...
Posté dans : Lambretta 1956
Affiché 119481 fois.
icon permalink
Posté le 21/09/2005 à 10:51

Restauration chassis et carrosserie...

Restauration chassis/carrosserie...
Le démontage commence... Faire toujours gaffe de repérer les pièces au démontage, pour éviter les surprises par la suite... Prévoyez un petit cahier pour tout noter au fur et à mesure!
ATTENTION au démontage de la fourche: il y a un roulement en bas (23 grosses billes) et un petit en haut (31 petites billes). Mais ces billes sont libres, donc gaffe en ouvrant le tout de pas les envoyer balader!

Intéressant, le train avant est suspendu mais pas amorti (cliquez ici pour voir le schéma). D'ailleurs, si l'arrière est ammorti, c'est car il s'agit d'un modèle Grand Luxe; sinon, que dalle, on rebondi... icone smiley wink

En fait, la suspension arrière est a barre de torsion. Un bras vient sur cette barre, et une rotule relie le bras au moteur. C'est un des deux axes de cette rotule que j'ai retiré...
ET LA ! Surprise! Alors que l'axe saute, plein de petits rouleaux foutent le camp! Regardez la photo (si si, derrière la graisse, la crasse, les aiguilles de pin...) : eh oui, un roulement a aiguilles sans cage! Même gag que pour les deux roulements de la fourche. J'ai réussi a retrouver tous les rouleaux, pas de souci... Mais si vous devez entreprendre cette opération, gaffe! icone smiley smile
En avant, direction le sableur : le tablier avant, la boite a gants, les 3 jantes, le support de roue de secours, frontal avant, les deux prolongateurs de marche pieds, l'amortisseur arrière, la béquille, le boitier de protection du redresseur de courant, la fourche, le garde boue avant, et évidemment, le cadre, partent se refaire une beauté.

En fait, le sableur utilise de la grenaille de tungstène, la rouille ne résiste pas longtemps à ce traitement...

Au retour du sablage, toutes les pièces vont chez le carrossier. Il est important de ne pas trop attendre entre le sablage et la mise en peinture (ou au moins en apprêt), car la tôle, mise a nue, est piquée par la rouille en 2 à 3 jours (selon taux d'humidité).
On voit sur les photos les deux ailes que j'ai achetées. Elles sont beige-orangées car phosphatées (traitement prévenant la formation de la rouille).
Samedi 20 Mai 2000, enfin, récupération de la carrosserie peinte! Jaune référencé chez Glasurit (j'ai la référence 2L 18CTS 1x030 sur le pot, mais je ne suis pas sur que cela corresponde à la teinte...). Superbe...
Détails de la fourche/suspension avant :

A gauche le boitier de suspension, vidé du ressort, de l'axe et du bras de suspension. La graisse a 44 ans, et la grenaille de tungstène du sablage était reste prisonnière dedans... Je me suis donc fabriqué un outil (une corde a piano avec une rondelle soudée au bout) pour pouvoir vider le tube de cette graisse viciée... Un jeu d'enfant avec mon outil! Je dépose un brevet?... icone smiley laugh

Au centre, les plaques en alu qui viennent fermer le boitier. A l'époque elle était souvent le support d'accessoires fantaisistes : logos, blasons, etc... Moi je vais les faire chromer...

A droite, les deux bras de suspension. En fonte d'aluminium apparemment, ils sont passés au polissage!
Posté dans : Lambretta 1956
Affiché 116991 fois.
icon permalink
Posté le 21/09/2005 à 11:02

Restauration moteur

Restauration moteur
J'ai ramené le moteur chez moi : état d'avancement du démontage, sur ma terrasse... icone smiley wink
Note : j'ai trouve de la fibre de verre dans le pot d'échappement. Le président du Lambretta Club de France m'a dit que cela était une preuve que le scooter n'avait que peu roulé; en effet, la fibre était de mauvaise qualité à l'époque, et était rapidement brulée...

J'attaque le grand nettoyage du moteur... La couche de graisse était tellement épaisse qu'elle masquait le goujon que je devais enlever pour séparer la transmission du bloc moteur!
Plus d'un litre de dégraissant et beaucoup d'huile de coude y passeront pour redonner un aspect propre au bloc.
Les jeux sur les pignons de la boite de vitesse me semblent bon, et je n'ai pas trouve de limaille au fond du carter...
Le carburateur : toutes les pièces ont été démontées, jusqu'au plus petit ressort, nettoyées à l'alcool, et brossées avec une petite brosse métallique douce de modélisme. Le résultat est à la hauteur, même s'il m'a fallu plus 8 heures juste pour le carburateur!

Cylindre / Culasse : en piteux état a la sortie du moteur, voila ce que j'en ai fait avec beaucoup de patience, d'huile de coude, et un zeste de pâte a polir (doucement avec ça, pas attaquer le cylindre non plus!). Je suis content de mon coup, le résultat est nickel!

Fusée arrière : deux roulements à changer (ils "grattaient"). Attention au démontage au petit joint que l'on voit en bas sur la photo : il ne faut pas le perdre, on ne le trouve plus que très difficilement aujourd'hui. Bien sur, on peut toujours le fabriquer mais bon...

Les tôles en aluminium de refroidissement moteur : ces pièces, assez fines et fragiles, sont de plus en plus difficiles a trouver dans cet état! De plus, mon modèle (1956) requiert un type de tôle particulier pour laisser passer sa pipe d'admission en aluminium rapportée. Ouf, c'est le bon modèle de tôle, un coup de chance!

Le "capteur" du compteur de vitesse. Une pièce d'horlogerie de marque Jaeger. Superbe.
Et voila le résultat, une fois le moteur remonté! Un vrai plaisir, puisque j'ai les joints neufs et que j'avais repérées toutes les pièces avec une étiquette...

Seule galère : lors du remontage du piston, un clip de blocage d'axe de piston a décidé de s'exiler au fond du carter, sous le vilebrequin... Pas facile de l'en faire sortir! Conseil : couchez le moteur sur le coté pour monter ces clips, pour ne pas prendre de risques... Si d'aventures cette galère vous arrivait, il vous faudra comme moi deux cordes à piano 1mm. pour aller attraper le clip au fond... Une certaine dose de patience est la bienvenue aussi! icone smiley laugh
Posté dans : Lambretta 1956
Affiché 121605 fois.
icon permalink
Posté le 21/09/2005 à 11:05

Restauration Chromes, électricité...

Restauration Chromes, électricité...
A gauche, les poignées Frein avant / embrayage. A l'origine elles sont recouvertes d'un fourreau en caoutchouc particulièrement laid, j'ai préféré les polir...
Au milieu, les chromes à leur retour du bain de chrome! Travail superbe, aux Établissements MORIANO, zone Industrielle de St Laurent du Var. Publicité gratuite, le résultat est vraiment magnifique!
Pour exemple le phare... Comparez avec cette image... Sans commentaires!
Et hop, une plaque d'immatriculation au même format qu'a l'origine!
Je l'ai découpée dans une plaque d'aluminium récupérée d'un vieux serveur... Comme quoi, l'informatique peut aider a la restauration des vieux véhicules! icone smiley laugh

Pour peindre les caractères, j'ai utilisé un film adhésif de masquage, à l'origine prévu pour la peinture à l'aérographe.
Dernière photo, le résultat une fois monté, avec plusieurs passages de polish pour lisser le tout.
Le contacteur de feux de freins : seuls les modèles GL en étaient équipés. Les pattes de fixation du contacteur étant cassées, j'ai fabriqué un support en aluminium, collé à la résine.
On voit le résultat final sur la photo de droite. Quand on appuie sur la pédale, le contacteur se détend, et ferme le circuit, qui allume le feu de frein à l'arrière.
Posté dans : Lambretta 1956
Affiché 116906 fois.
icon permalink
Posté le 21/09/2005 à 11:12

Remontage...

Remontage...
Remontage du moteur dans le cadre!
Si vous avez cette opération à réaliser, je vous donne l'ordre à suivre :
  1. Monter la béquille et son ressort pour travailler à l'aise.
  2. Placer le moteur dans le cadre, mettre son axe en place.
  3. Remonter le bras de suspension avec sa barre de torsion et surtout la rotule qui le lie au moteur deja en place (on ne peut plus la monter après...). 34 rouleaux prennent place dans chacun des 2 roulements à aiguilles.
  4. Raccorder la rotule au moteur (encore 34 rouleaux a placer, collez les en place avec une bonne couche de graisse).
Et respectez bien cet ordre ou cela tourne au cauchemar!
L'ensemble commence à ressembler à quelque chose...
Le guidon est monté, avec tous ses câbles (sélection vitesses, embrayage, frein avant, accélérateur...).
Plus tard, j'ai remplacé tous les câbles par des modèles téflonnés pour VTT (vendus en magasins de sport). Ils glissent beaucoup mieux que les "répliques" italiennes.

Le frein arrière est monté lui aussi, ainsi que la boite a gants et le compteur de vitesse.

Petite galère au remontage, les ailes ne 'tombent' pas bien sur le cadre. J'avais oublie de demander a mon carrossier de les ajuster... Grrrrr... Tant pis, avec un peu de patience j'y suis parvenu.
Posté dans : Lambretta 1956
Affiché 122030 fois.
icon permalink
© Sham 1996-2024