Elvira : Réfection du Pied Moulé, épisode 6 : Géométrie distribution
épisode 6 : Géométrie distribution
C'est bien beau d'avoir tapé dans les culasses pour augmenter le RV, mais du coup, la géométrie de ma distribution est dans le sac maintenant!
Ben oui, comme je suis rentré de 3.2mm dans chaque culasse, le moteur est 6.4mm moins large...
Bref, il va falloir (entre autres...) raccourcir les tiges de poussoirs!
Sur les moteurs pied-moulé, à la différence des T1 plus récents, les poussoirs et la tige ne font qu'un...
Je commence donc par me bricoler une tige réglable pour définir la bonne longueur : une vieille tige poussoir coupée en deux, un bout de tige filetée, une paire d'écrous, et roules.
Ensuite, je sors alors le comparateur pour mesurer la levée totale ; j'obtiens 7,76mm à la soupape, ce qui est raccord avec ce que j'avais obtenu avec mon banc de mesure d'arbre à cames (article à lire ici).
Je me place alors à mi-levée (soit 3,88mm) : il faut que dans cette position, la vis de pression du culbuteur soit bien dans l'axe de la soupape. Note: les plus pointus d'entre-vous pourraient argumenter que ce n'est pas à mi-levée qu'il faudrait faire ça, mais à l'angle auquel on a la plus grande accélération linéaire de la soupape, car c'est là qu'on a le plus de contraintes. Mécaniquement, c'est juste... Mais bon, c'est qu'un pied moul' avec des ressorts façon chewing gum, pas un 2,4L avec des double ressorts en adamantium qui prend 8000 tours, la technique de la mi-levée sera une approximation bien suffisante!
Bref, je j'ajuste la longueur de ma tige réglable pour avoir mon culbu dans la bonne position... Essai, dépose de la rampe, réglage de la tige, et on recommence... En trois essais, je tombe sur la bonne longueur : 299,2mm, alors que les tiges d'origine font 302,3mm... J'ai donc 3,1mm à retirer de mes tiges : ça se tient, puisque j'avais descendu mes fûts dans les culasses de 3,2mm d'un coté et de 3,15 de l'autre, je suis dans les clous.
Pour les raccourcir, il faut d'abord retirer la partie "poussoir" : ça se fait bien en mettant la tige dans un étau (entre 2 pièces de bois pour ne pas la marquer), et en tapant avec un jet en bronze sur le poussoir.
Les tiges sont raccourcies au tour, montées dans une pince tirée W20 8mm (meilleur centrage qu'au mandrin).
Je retire aussi un petit dixième sur le diamètre, sur une longueur de 12mm, sinon la tige ne rentre plus sur le poussoir (j'en ai plié 5 en essayant...). Ils devaient avoir une machine en usine qui permettait de les maintenir sur toute la longueur, pour emmancher en force le poussoir tout en évitant à la tige de flamber.
Pour vérifier que la tige n'est pas pliée une fois le poussoir : on la remet dans le bloc et on la fait tourner du bout des doigts : si elle reste bien centrée dans le tube enveloppe, c'est qu'elle est droite! Evidemment, il ne faut pas la rentrer à fond, sinon le méplat sur le poussoir empêche de la faire tourner.
Intermède historique
Les tiges de pied-moulés peuvent contenir une baguette en bois (du hêtre) : la seule pièce en bois dans une coccinelle! (si on ne compte pas les capotes des cabriolets...)
Mes tiges en sont dépourvues ; j'en ai une autre (cadeau d'Eric SIMON) qui elle, contient bien ce morceau de bois. Le rôle de cette baguette n'a jamais clairement été établi...
(Edit 20161103 : Oops, j'avais oublié d'ajouter les photos!)
J'ai lu plusieurs théories :
Pour faire monter l'huile aux culbuteurs par capillarité : pas crédible, pas de pression, pas de débit, et l'huile retomberait de toutes façons dans la tige. Je n'y crois pas un instant.
Effet de pompe créé par la baguette en bougeant dans la tige de haut en bas... Pas crédible non plus à mes yeux, on a une pompe qui pousse derrière, je vois pas comment ça fonctionnerait.
Pour amortir les vibrations et réduire le bruit moteur en absorbant certaines harmoniques : admettons, pourquoi pas.
Pour limiter le volume d'huile dans la tige. Ca limite le poids de celle-ci, et ainsi allège la distribution. En plus au démarrage, moins de volume à remplir dans le circuit, et donc mise en pression plus rapide. Pourquoi pas, ça se tient. Le débit est de toutes façons limité par le diamètre du trou sur le poussoir d'un coté, et celui dans la tête coté culbu de l'autre : on n'a pas besoin que la tige soit entièrement pleine d'huile.
Toujours est-il qu'avec le temps, ces baguettes de bois en tapant de chaque coté à l'intérieur de la tige, finissent par en prendre la forme, au risque de venir boucher le canal. Du coup, je préfère ne pas en avoir...
Même problème qu'avec la distribution, la pipe d'admission est trop longue maintenant que j'ai tapé dans les culasses... J'avoue, j'y avais pas pensé à celle-là!
N'ayant pas envie de sacrifier ma pipe pied-moulé d'origine, j'en trouve donc une sur LeBonCoin...
En avant, découpe à la scie à métaux, et je retire 6.4mm! Je profite de l'accessibilité pour bien décalaminer le tube de réchauffage, qui en avait sérieusement besoin ; c'est plus facile quand c'est ouvert comme ça!
Les morceaux sont ensuite ressoudés au MIG... Je commence par le tube "du haut", le plus fin, celui qui amène le mélange aux culasses.
Pour m'assurer de l'étanchéité du bouzin (pas facile de faire des soudures étanches au MIG du premier coup!), je bouche les extrémités avec un morceau de chambre à air, dont la valve pour mettre le tout sous pression. Ca me permet de repérer les éventuels trous, que je meule, ressoude, re-lime (mais pourquoi j'ai attendu aussi longtemps pour m'acheter une lime électrique?!?)... Au cinquième essai j'y suis. J'ai encore une ou deux micros aspérités, mais qui seront bouchées par la peinture plus tard, d'autant qu'en ordre de marche, ce tube est sous depression, pas gonflé à 5 bars... (le premier qui me parle de Judson prend une baffe)
Je ressoude ensuite le deuxième tube, celui de réchauffage (les gaz d'échappement passent dedans pour réchauffer la pipe d'admission et l’empêcher de givrer). Il est plus facile à souder car plus épais, moins de risque de "passer au travers" avec le MIG. Du coup je peux faire de beaux chanfreins avant de souder...
Par contre, je n'ai pas accès à la découpe du coté du premier tube... J'espérais qu'une soudure propre de chaque coté suffirait, mais à la première mise sous pression, ça fuit de partout. Alors je sors la Dremel, et je découpe une fenêtre pour pouvoir aller souder depuis l'intérieur cette jonction. Je ressoude la fenêtre en place, re-mise sous pression, et cette fois c'est nickel!
La suite est habituelle : sablage, deux couches d'apprêt antirouille, 3 couches de peinture... Et TADAAAA!! Une pipe d'admission plus courte de 6.4mm! Oui, tout ça pour 6 put*** de millimètres! Ah, il faut l'aimer son RV hein!
Elvira : Réfection du Pied Moulé, épisode 8 : radiateur, tôles et turbine
épisode 8 : radiateur, tôles et turbine
Radiateur d'huile
Je commencer par filer un coup de jeune à mon radiateur d'huile. Je le mets sous pression pour vérifier qu'il est toujours étanche, avec une valve de chambre à air (même méthode que pour ma pipe d'admission). Il tient la pression à 5,5 bars, on est bons.
Nettoyage de l'intérieur au nettoyant freins et air comprimé, en secouant bien pour virer tout ce qui aurait pu rester accroché au fond...
Puis sablage léger pour virer la peinture d'origine qui s'écaillait (en bouchant les entrées/sorties d'huile, évidemment), une couche fine de peinture haute température juste pour empêcher la rouille, et re-mise sous pression par acquis de conscience, des fois qu'il n'ait pas supporté le sablage (tout va bien, il tient la pression à 6 bars, #parano).
Je le remonte avec des joints neufs. Next.
Turbine et tôles moteur
Toujours à cause de la modification des culasses, il faut retoucher aussi les tôles moteurs pour s'adapter à la nouvelle largeur du bloc.
Comme je préfère garder mes tôles d'origine intactes, je me suis trouvé un jeu de tôles + turbine d'occasion à modifier. La turbine que je trouve est légèrement différente de celle d'origine, elle n'a pas l'embouti en haut (pour le filtre à air)... Un peu plus ancienne, surement. Comme j'ai en tête de passer en double carburateurs, c'est pas plus mal en fait.
Pour les tôles moteur sur cylindres, c'est relativement simple : je sors la Dremel et je leur retire 3.2mm à la base. Circulez, c'est réglé.
Pour la turbine, c'est plus tricky : je finis par faire deux découpes triangulaires de chaque coté, qui me permettent de ressouder le bas de la turbine en resserrant ses cotés... Et hop, 6.4mm de largeur en moins.
Enfin, quand je dis "et hop", derrière y'a quand même quelques heures de soudure / meulage hein!
Les deux tôles sur cylindre sont sablées ; la turbine, trop grosse pour ma cabine de sablage, est poncée à la lime électrique.
Derrière, c'est primaire d'accroche anti-rouille, un peu de finition au mastic (la turbine faisait un peu "champ de tir"), apprêt garnissant, ponçage, et enfin peinture à la bombe polyuréthane deux composants.
Je voulais tester ce produit depuis un moment, recommandé par un pote... Pas donnée (25€ la bombe chez Vernicispray), mais le résultat n'a RIEN à voir avec une bombe standard! Brillant, tendu.... Joli! Bon, évidemment, utilisée dans un garage poussiéreux comme le mien, on a forcément des limites, mais pour des tôles moteurs, ça me va bien!
Pour utiliser ces bombes de peinture, il faut "percuter" la cartouche contenant le durcisseur par en dessous (cf. photo), avec le "bouton" rouge fourni, puis secouer quelques minutes pour bien mélanger les de. On a alors 6-7 heures pour utiliser le produit, avant que le tout ait durci... Faut donc un peu d'organisation si on veut passer plusieurs couches!
Juste un inconvénient à connaitre : c'est peut-être qu'il faisait trop froid dans mon garage, mais sur la fin de la bombe, ça avait tendance à "moucheter" au lieu de faire un beau brouillard uni (j'avais pourtant fait réchauffer la bombe au dessus d'un radiateur avant, et surveillé que la buse reste propre)... Gaffe, donc.
Le remplissage/reniflard d'huile, la coquille sous la pompe et les tôles demi-lune avant et arrière le moteur prennent tous leur couche de peinture... Je n'avais pas prévu de le faire au départ, mais du coup ils faisaient un peu tache à coté des autres pièces bien shiny.
Dynamo
Il y a une douzaine d'années, j'avais converti mon circuit en 12V, en utilisant la très recherchée dynamo 90mm (ref. VW 113903031E, ref. Bosch 0101206116), avec un régulateur Bosch 14V 25A qui-va-bien (ref. Bosch 0190350049).
Mais ce régulateur ne tenait que par une seule vis, et de travers, ce qui m'a toujours dérangé (amis obsessionnels compulsifs, bonjour!).
Du coup on prend une grande inspiration, une perceuse à colonne, et on y va. J'ai donc percé à 4.2mm la dynamo (en vérifiant bien, évidemment, que je n'allais pas taper dans un bobinage à l'intérieur!), puis taraudé à 5x80 comme l'autre vis, et hop! Y'a plus qu'à filer un coup de peinture au régulateur, dont j'ai raccourci la patte arrière de 3mm pour pouvoir le monter dans l'alignement du corps de dynamo. C'est quand même mieux!
Bien sûr, comme rien n'est jamais simple, au remontage, serrage de l'hélice à 6mkg, et bim, la rondelle expansible qui casse... Argh. Allez, on en commande une, dispo chez VW Classic parts (ref. 111119135), encore une semaine de perdue... "Patience et longueur de temps font gna gna gna" (bienvenue sur ProverbesAlaCon.com).
...et remontage!
Pour remonter le tout proprement, je commande sur eBay un jeu de vis inox identiques à celles d'origine (les miennes étaient pas belles à voir). Le "joint" cartonné entre la dynamo et son pied est collé au Gasgacinch.
Je file un coup de noir satiné sur la bobine (une vrai bleue Bosch), la poulie dynamo et la plaque de pompe à huile (que j'avais oubliée, et qui commençait déjà avoir un des piqûres de rouille).
La bobine reçoit une reproduction de sticker d'époque, et zou... Ca fera quand même moins tache!
Encore un peu d'ajustement et... TADAAAAA!!
Ca commence à ressembler à un moteur hein??
Allez, encore un effort et on y est... Si mon épaule veut bien me laisser un peu de répit, ça devrait tourner bientôt!
Elvira : Réfection du Pied Moulé, épisode 9 : Volant Moteur et Embrayage
épisode 9 : Volant Moteur & Embrayage
Bon, il est temps de remettre le volant moteur à sa place... Il est où d'ailleurs?
Confession du jour : j'ai passé des heures et des heures, pendant des mois, à chercher mon volant moteur. J'ai vidé mes 3 garages à deux reprises, impossible de mettre la main dessus.
En dernier ressort, arrivant à la conclusion que j'avais dû le mettre à la benne par erreur (!), et avant de me mettre en quête d'un nouveau VM (pas évidement pour les pied moulés), je demande à Laurent si je ne l'aurais pas laissé chez lui quand on avait fermé le moteur... Sans grand espoir, j'étais convaincu qu'il m'avait recommandé de bien garder toutes les pièces ensemble...
Pour finalement m'entendre dire "ben oui, bien sûr qu'il est là ton VM!".
GRRAAaaaaRRRGHh!!!! Le temps perdu! Me foutrais des claques dès fois! #BouletDeLannée
Bref...
Sur ce VM, la portée du joint spi n'était pas très belle ; quelques marques, beaucoup d'oxidation... Pour éviter une fuite d'huile par là, il va falloir améliorer tout ça.
Je polis donc la portée, en commençant au au papier de verre grain 320 / 400 / 600 à sec , puis 800 / 1000 / 1200 / 1500 / 2000 à l'huile (WD40 powah). Je finis enfin avec 3 pâtes à polir de grain de plus en plus fin, passées avec une roue en feutre sur la Dremel.
J'en profite aussi pour casser l'angle en haut, pour ne pas risquer de blesser le joint spi au montage.
Et Tadaaaa! Shiny!
Ensuite vient le réglage du jeu axial du vilebrequin ; celui-ci doit être compris entre 0.07 mm et 0.13 mm, idéalement plutôt vers le bas de cette échelle en prévision de l'usure des pièces.
C'est l'occasion de sortir la GROSSE clé dynamométrique, pour atteindre les 35 mKg nécessaires au serrage du boulon de VM et des écrous de roue AR.
Première étape, trouver un jeu de rondelles de réglage, puisque évidemment celles que j'ai ne me permettent pas d'ajuster le jeu correctement... Et bien sûr, les rondelles pour pied moulé sont différentes de celles pour type 1, et beaucoup moins faciles à trouver!
Bref, je trouve des rondelles en 0.32mm chez VW Classic Parts, je sors celles qui sont dans le moteur d'origine, et je me retrouve avec un assortiment d'épaisseurs, plus 3 épaisseurs de joint papier.
Sans le joint papier entre le VM et le vilo, j'ai un poil plus de 0.03 mm, mesurés au comparateur. Après 4 sessions de montage/serrage au couple/démontage, je finis par trouver les 3 bonnes rondelles (toujours les monter par trois, une question de vitesses de rotation relatives...) pour obtenir 0.10mm avec le joint ; j'aurais préféré être plus bas dans la fourchette, genre 0.08mm, mais bon, je m'en contenterai. Le joint spi est abondamment lubrifié, le volant posé, et le boulon est serré au couple, avec une grosse goutte de frein filet moyen (Loctite bleue).
Juste pour référence, si vous aviez besoin de chercher des rondelles de réglage de jeu axial vilo pour pied moulé, les références VW sont les suivantes (mais bonne chance pour les dénicher!) :
111 105 281 : 0.24 mm
111 105 283 : 0.30 mm
111 105 285 : 0.32 mm
111 105 287 : 0.34 mm
111 105 289 : 0.36 mm
Il existe des repros chez BBT, mais à 6€ la rondelle ça pique un peu je trouve... Et attention de bien les ébavurer avant utilisation!
Le VM avait été surfacé, puis équilibré avec le vilo et le mécanisme d'embrayage (chez Slide Perf en Mars 2012!! Il vraiment temps de le boucler ce moulin! ).
Un repère "1" frappé à froid permet de remonter le VM sur le vilo dans la même position que celle dans laquelle il avait été équilibré ; idem pour le mécanisme d'embrayage ensuite, avec un repère "0". Ca devrait tourner rond au moins.
VM, disque d'embrayage dégraissé et portée du mécanisme soigneusement dégraissés au nettoyant frein avant montage.
Les vis du mécanisme d'embrayage sont serrées au couple (2.5 mKg) et sécurisées avec l'habituelle goutte de frein filet moyen.
Allez! Une chose de plus en moins!
Ca devrait ronronner dans plus très longtemps maintenant! (du moins j'espère...)
C'est bien beau de refaire le pied moulé, mais je possède cette caisse depuis 26 ans, et je n'ai jamais refait le système de freinage.
Alors oui, je n'ai pas énormément roulé, mais je ne suis pas à l'aise de continuer à conduire sans savoir exactement ce que j'ai sous la pédale du milieu - surtout que mon fils a bientôt 4 ans et n'attend qu'une chose, c'est de pouvoir partir balader dedans ! De plus, la (trop) longue immobilisation de la voiture ne lui a pas fait du bien, et j'ai déjà eu les freins qui bloquaient alors que j'essayais de déplacer la caisse à la main.
Alors on y va, le grand chelem, on refait tout à neuf : maître-cylindre, cylindres de roues, tambours, flexibles, garnitures, ressorts... Et tant qu'on est les mains dedans, roulements et kit étanchéité en même temps.
Les cylindres de roues, tout comme le maître-cylindre, avant d'être posés, sont démontés, nettoyés au liquide de freins (brosse à dents power), et graissés avec une touche de graisse ATE spéciale freins (miscible dans le liquide de frein DOT - attention de ne pas utiliser de graisse standard ici!).
C'est important parce que ces pièces, lorsqu'elles sont stockées trop longtemps, peuvent "coller", et du coup ne pas fonctionner correctement. C'est une manip de plus, mais la différence de frottement est flagrante.
Freins Arrières
Allez, on s'attaque au démontage, c'est bien gras tout ça... Il était un peu temps de changer les garnitures, hein ?
Au passage j'en profite pour nettoyer tout le train arrière, trompettes, boite, cornes de châssis... WD40 en spray, pinceau et huile coude pour virer 60 ans de gras/poussière/merdouilles diverses. C'est toujours plus sympa de bosser sur du propre...
Mauvaise surprise au démontage, le flexible arrière droit était tellement serré et corrodé sur ses canalisations rigides, impossible de le démonter (et j'ai vraiment tout essayé, chaleur, dégrippant, pince étau sur la clé à tuyauter...). J'ai fini par tout couper et refabriquer deux canalisations rigides neuves.
Comme tout est démonté, j'en profite pour changer les roulements arrière, en bricolant un outil pour les sortir.
Ensuite comme d'habitude, nettoyage, microbillage, et peinture pour remonter du propre ; les plateaux sont nickel sous la crasse - surprenant. J'utilise de l'Hammerite en bombe pour la peinture, pour voir, je n'ai jamais utilisé ce produit sous cette forme avant.
Il ne reste plus qu'à biseauter légèrement les garnitures de freins à la lime, je les dégraisse bien au nettoyant freins, et je remonte tout ce petit monde au propre, avec la petite touche de graisse cuivre aux points de frottement...
Le tambour était à la cote limite (231mm) et bien marqué par les garnitures. C'était les tambours d'origine, datés juillet '59, ils avaient fait leur temps : hop, on change !
Les tambours arrière en repro n'ayant pas le trou prévu pour remettre les "oil slingers" d'origine, en avant, on mesure 12 fois, et on perce Ø8mm. Un peu de meulage à la Dremel coté intérieur, et ça se monte.
Et il n'y a plus qu'à les mettre en peinture : dégraissage, ponçage léger, re-dégraissage, masquage, re-re-dégraissage, et trois couches d'Hammerite en bombe (hey, les gars de chez Hammerite, va falloir penser à me sponsoriser à un moment hein). Le résultat est propre, mais je ne suis pas sûr de la tenue dans le temps. A surveiller.
Un truc pour peindre en hiver : je mets les pièces dans un gros carton avec un chauffage de chantier devant... Ca permet d'avoir la température nécessaire pour que la peinture prenne correctement. Je mets d'ailleurs les pièces dedans avant même la première couche, pour qu'elles ne soient pas trop froides et éviter un phénomène de condensation ; la bombe de peinture aussi y fait un stage avant utilisation, pour que la peinture soit plus fluide à l'intérieur.
Au passage j'ai remplacé les butées de suspensions qui avaient été coupées par l'ancien propriétaire pour éviter de buter après avoir droppé la caisse. Mais je roule à hauteur d'origine maintenant, autant les remonter propre...
Et hop, deux tambours arrières prêts à remonter ; on sort la grosse clé dynamo pour serrer les écrous à 30mkg, et y'a plus qu'à passer à l'avant!
Freins Avants
Coté platines de freins, même punition qu'à l'arrière, mis à part un décapage à la brosse rotative sur perceuse parce que je n'avais pas encore ramené compresseur et sableuse de l'ancien atelier...
Et puis pareil, on remonte tout à neuf, avec la petite touche de graisse cuivre... Attention, le plus gros des deux ressorts se montent coté cylindre de roue, je m'étais loupé la première fois...
Coté intérieur, même punition qu'à l'arrière, j'ai refait le rigide de frein droit, qui était vraiment pas beau à voir.
Les tambours avants étaient encore à la cote (tout juste), j'aurais pu les conserver... Mais après réflexion j'ai préféré les changer aussi pour passer tout en neuf et avoir l'esprit serein. Je garderai les anciens de coté à tout hasard...
Les roulements avant étaient bien cuits : cage cassée, billes qui foutent le camp, de la limaille dans la graisse... Il était temps. Ceux que je monte sont coniques à rouleaux, ce qui ne semble beaucoup plus mécanique que les roulements à billes qui était en place.
Je dépose et remonte les roulements avec la presse hydraulique que j'ai trouvée jetée aux encombrants - comme quoi ça vaut toujours le coup de faire les poubelles.
Je repose les tambours en remplaçant les écrou/contre-écrou d'origine par un gros écrou fendu avec vis BTR, comme sur les montages plus récents, dont le serrage est plus facile à régler.
Pédalier
Tant que j'y suis, je sors le pédalier pour lui refaire une jeunesse. En plus, avant que je ne devienne propriétaire de cette voiture, certaines pièces avaient été repeintes d'un horrible jaune/vanille pisseux que je ne supporte plus depuis longtemps. J'en profite pour repeindre le pédalier, donc, qui passe en L87 PearlWeiss, comme les jantes... Décapant peinture, microbillage, apprêt, 3 couches de peinture : beaucoup mieux.
J'utilise, pour voir, une bombe de peinture L87 de chez Sprido, à 18.50€. Le résultat est propre, j'essayerai probablement la même chose sur le volant à l'occasion.
Pour me débarrasser entièrement de ce jaune vanille moisi, il me restera encore les embases de sièges, la colonne de direction, le volant, la barre sous la banquette arrière, et le cache de circuit électrique dans le coffre avant, mais ça devra attendre un prochain épisode.
Le frein à main, levier de vitesse et les jantes avaient déjà été débarrassés de ce jaune minable quand j'avais passé la caisse en carrosserie pour un voile... En 1998!
Au passage, tant que le pédalier est sorti, j'en profite pour changer câble d'accélérateur et d'embrayage. Mesure préventive, mais les deux n'étaient pas beaux à voir.
Bon, évidemment, rien n'est jamais simple, le câble d'embrayage n'était pas le bon modèle, trop court, et le câble d'accélérateur accrochait quelque part... Mais bon, après tout redémonté et monté le bon modèle, ça va mieux. Il ne reste alors plus qu'à filer un coup de pompe à graisse dans le pédalier, et le feeling aux pédales est complètement différent, bien plus fluide. On verra en roulant !
Allez, une purge et on a de quoi s'arrêter en sécurité, ça suffit pour aujourd'hui... Bonne route à tous!