Histoire de passer un peu à autre chose, je m'occupe de mon carburateur, le petit Solex 28 PCI.
Après 57 ans de bons en loyaux services il mérite bien un coup de jeune...
En fait, je suis tombé sur une technique de nettoyage sur un forum dédié aux motos anciennes, et je suis bien curieux d'essayer : ils nettoient leurs carbus en les faisant tremper dans du jus de citron bouillant, directement à la casserole, et les résultats sont bluffants!
Du coup j'essaye la même méthode, mais dans le bac à ultrasons chauffé à 80°, en le remplissant de 6 bouteilles de Pulco Citron!
Après démontage complet du Solex, je le laisse dans le bac pour 3 séances d'ultrasons de 20 minutes, après quoi je rince soigneusement à l'eau claire (idéalement tiède pour éviter un choc thermique) pour virer l'acidité du citron, et séchage à la soufflette. Je lubrifie direct les paliers pour éviter toute oxidation...
Résultat : nickel!
Je pense que les ultrasons ne servent plus à grand chose, freinés par la pulpe en suspension ; mais ils contribuent à agiter le liquide, et ça aide.
Je remonte donc le carbu avec un kit de rénovation - les joints étaient archi secs, la membrane de pompe de reprise bien rigide... Il était temps de le faire.
Evidemment, tout se passait trop bien, je remonte le gicleur sur le tube d'émulsion, serrage léger léger parce que je sais que c'est fragile... Et crac. F*ck.
Heureusement, la pièce se trouve en NOS sur eBay (en Italie)... Dix jours d'attente de la pièce, et on y retourne. (note, il existe une alternative, une repro du tube tout en laiton disponible chez Bob Services : merci SebCore pour le tuyau!)
Extraction : taraudage M3, on tire... Et seule la partie laiton sort. On y retourne, taraudage M5, on tire... Et cette fois ça vient. Yes!
Le nouveau tube est inséré après avoir chauffé (légèrement hein!!) le corps du carbu avec un décapeur thermique. Le tube lui même est refroidi avec quelques giclées de nettoyant freins + soufflette. Il ne rentre pas tout seul pour autant, il faut le convaincre un peu avec un chasse-goupille et un petit marteau, en calant le carbu dans un étau. Gaffe hein, c'est fragile!
Ne reste plus alors qu'à tout remonter avec les joints neufs, en remplaçant aussi au passage les petites goupilles sur la tringlerie, devenues cassantes avec les années.
Et hop, un carbu tout neuf! (ou presque!)
Il va directement dans un sac en plastique, dans l'attente du jour où il retrouvera sa place sur le moteur...